Arnaque participative (épisode 2)

Tous les riverains ont été surpris du changement de la procédure lancée par la Commune pour la « consultation participative » de la population dans le cadre de l’urbanisation du champ des Dames Blanches : Arrêt sine die des réunions et ateliers au profit d’un tirage au sort qui déjà sent l’arnaque.

Pourquoi ce tirage au sort en remplacement d’une procédure ancrée depuis 2 ans? C’est la question qui a été posée mardi soir (28 mars) par le conseiller communal Etienne Dujardin. Et la réponse du Bourgmestre laisse sans voix : le tirage au sort des membres des prochaines réunions est justifié par le fait « que ce sont toujours les même riverains qui viennent ». Et comme ils osent émettre des critiques sur le projet, Benoît Cerhexe décide «qu’ils ne sont pas les seuls interlocuteurs représentatifs… donc on veut aller plus loin, avoir une participation plus large et faire de la pédagogie». Cette tactique politique très utilisée depuis 20 ans veut que si la population s’oppose à un projet soutenu par les autorités, c’est que les intéressés n’ont pas bien compris le projet, et qu’il suffit de leur réexpliquer.

De bon compte, le Bourgmestre reconnaît indirectement que c’est bien la SLRB (et donc la Région), qui tire les ficelles. «La Région a donc décidé de créer un nouveau panel. » Preuve, par l’absurde, que le premier panel, pourtant démocratique, n’était pas à la hauteur des espérances des promoteurs immobiliers. La SLRB a donc décidé de confier le choix du nouveau panel à la société Particitiz qui a estimé que 21 personnes, tirées au sort, représenteraient désormais valablement la population des riverains.

Les premiers flops du tirage au sort

Sur les 300 personnes invitées au grand loto des Dames Blanches, 21 seront donc tirées au hasard pour être «représentatives» des trois quartiers (Vieux Quartier, Sainte-Alix et Corniche Verte). Si 7 personnes par quartier peuvent dignement représenter la diversité de langue, de sexe, d’âge et de niveau d’études, comme le revendique la Commune, les employés de Particitiz sont les Einstein de la statistique.

Mais précisément, pourquoi toutes ces questions invasives posées aux candidats tentés de s’inscrire à l’Euromillion de Woluwe-St-Pierre ? Certains ont été choqués de s’entendre demander au téléphone « vous avez fait des études » ? Je peux témoigner de deux voisins, venus frapper à ma porte, outrés par cette indiscrétion.

Vient ensuite le choix des destinataires. Un rapide sondage me permet de dire que pratiquement tout le monde a reçu une invitation…Sauf certains.

Comment la « statistique » de Particitiz peut-elle expliquer qu’au sein d’un même foyer, 3 personnes aient reçu une invitation, et que pour ma part, TOUS mes voisins (à gauche à droite de mon côté de la rue et de l’autre côté de mon habitation) ont été invités (parfois deux personnes par domicile) et que ma boîte aux lettres ait été oubliée? Le hasard sans doute. Même si, comme le dit Mazouz Hacène, « le hasard n’existe pas, …tout est minutieusement élaboré » Je ne sais pas qui est ce Monsieur Hacène , mais il ne sera certainement pas invité au sondage hasardeux des Dames Blanches. 

Et ne revenons pas sur la rémunération prévue pour les 21 riverains aléatoires. C’est tout simplement indécent.

Bétonisation du champ des Dames Blanches : un nouveau déni de démocratie

Depuis 2021, la Commune, la Région et la SLRB suivent une procédure qualifiée de « participative ». Mais les réunions sont souvent critiques à l’égard du projet de construction du champ des Dames Blanches. Alors, les promoteurs ont décidé, sans prévenir, de changer les règles du jeu et de créer un «panel citoyen» tiré au sort… et rémunéré!

Des habitants de Woluwe-Saint-Pierre (sans doute quelques centaines) ont reçu un courrier les avertissant qu’ils avaient été tirés au sort pour participer à un panel chargé de donner un avis sur le projet de construction de centaines de logements sur le champ. 21 personnes seront retenues. Elles seront rémunérées pour participer aux réunions. Est-ce bien sérieux, et où est la démocratie dans tout cela ?

Pour rappel, plusieurs réunions (visite du champ, présentations, «ateliers »,…) se sont déroulées ces derniers mois. En changeant les règles, les promoteurs du projet font fi de tout le temps consacré par les habitants à ce qui apparaît aujourd’hui comme un simulacre de participation. D’autant que le processus ne prévoyait nullement cette nouvelle procédure.

Ensuite, les quatre « Moments » (sic) prévus entre mai et septembre  font double emploi avec  toutes les réunions passées. Par exemple, le premier « moment » est une visite du champ des Dames Blanches. Pour rappel, elle avait déjà eu lieu il y a plus d’un an, et avait réuni un vaste public. Bien plus nombreux que les 21 personnes qui seront «tirées au sort ». Cela semble d’ailleurs indiquer que les 21 personnes qui seront retenues ne sont pas très au fait de la problématique du champ.

Vient ensuite la méthode même de désignation du futur « panel citoyen( ?) » qui a fixé la liste des personnes contactées? Et comment croire que ces dernières sont davantage intéressées par le sujet

que tous les habitants qui ont déjà consacré leurs soirées aux réunions prévues par la première procédure en cours?

Et la démocratie bordel ?

D’un point de vue purement démocratique, le principe même du tirage au sort est déjà sujet à caution.

Mais que dire d’un panel dont la principale motivation serait de gagner 35 euros par réunion. L’actualité nous rappelle avec acuité que l’argent acquis sans cause émousse fortement le sens des valeurs de ceux qui le perçoivent.

S’il y avait encore des doutes sur la volonté « participative » des promoteurs du projet de construction, ils sont définitivement levés par la Commune et la Région. L’avis des riverains du champ ne les intéresse pas. Les « autorités » vont constituer leur propre « panel ».

La manifestation du 12 février contre la bétonisation des friches bruxelloises

Dames Blanches au Conseil communal: on ne sait rien, mais on vous dira tout

Ce mardi 22 novembre, les conseillers communaux Etienne Dujardin et Muriel Godhaird-Sterckx ont interpellé le Bourgmestre sur les nombreuses inconnues qui entourent l’hypothétique construction de logements sur le champ des Dames Blanches.  Et parmi ces inconnues, la promesse de réserver des futurs logements à des jeunes et les incertitudes croissantes sur la capacité de financer le projet de lotissement. Plus que jamais on nage dans le flou.

Des logements réservés pour les jeunes? Dura lex…

Benoît Cerexhe l’assure: «il faut pouvoir créer des logements pour les  jeunes  familles. C’est pourquoi 80 logements leur seront réservés. Aujourd’hui, sans modifier quoi que ce soit, déjà partout à Bruxelles, 71% des logements attribués par Citydef le sont déjà aux moins de 45 ans.»  Mais cette réalité statistique ne doit rien à une quelconque politique volontariste. Tout simplement, les jeunes achètent plus de logements que leurs aînés. Et aucune politique favorable aux jeunes n’a été mise en œuvre pour atteindre cette proportion de 71% . Tout simplement parce que c’est juridiquement impossible depuis la législation européenne contre la ségrégation. Citydev l’a d’ailleurs confirmé dans des articles parus dans la Libre et la DH ces dernières semaines. La loi ne prévoit pas cette opportunité et un acheteur «âgé»  serait donc en droit de demander l’annulation d’une vente dont il aurait été exclu.

La grande inconnue du financement

Sur le volet du financement, le Bourgmestre répète que la Commune ne suivra pas le projet de lotissement si le montage financier n’est pas crédible. Et comme en septembre dernier, il reconnaît que le plan financier ne s’improvise pas. «Ce n’est pas rien et je veux qu’on travaille dans la plus totale transparence, mais certaines choses ne sont pas connues. Je pense qu’il est prématuré de dire combien vont coûter les logements.  Nous n’en sommes qu’à l’élaboration du Master Plan. Mais l’estimation est liée au travail que feront les architectes.» Bref, on ne sait pas. 

Le Bourgmestre en est pourtant persuadé : «La SLRB ne mettrait jamais en péril la santé d’une Sisp  (En Bord de Soignes) à cause d’un projet de logement. Le montage est celui des grands projets de la SLRB : 50% du coût de construction est pris en charge par la SLRB. Pour les autres 50%, la Sisp doit rembourser le montant au moyen des loyers qu’elle percevra des nouvelles constructions».  Mais le Bourgmestre le reconnaît : les rentrées venant des loyers diminuent.

Etienne Dujardin cite, pour sa part, une étude évoquée par Georges Dallemagne du même parti que le Bourgmestre. Il en ressortirait que, sur le plan financier, les loyers de base prévus par la SLRB sont surévalués et que le coût du chantier semble sous-estimé. « Il faut aller plus loin dans l’étude financière de ce projet. Il faut aller plus en profondeur, plutôt que de dire que la SLRB sera toujours derrière nous pour le financement ».

L’espoir de Benoît Cerexhe est que, finalement, la SLRB prendra la plus grande partie du financement à son compte.  Il garde aussi une porte de sortie pour la Commune : «Si le montant financier est branlant, on n’entrera pas dans ce projet.» Il se dit rassuré et aura bientôt une réunion tripartite  (Sisp, Collège et SLRB), pour conclure, prudent : «mais on ne prendra pas de risques inutiles». Et on le comprend, « toutes les SISP bruxelloises sont en déficit sauf trois intervient Etienne Dujardin. On ne peut donc à la fois rénover et construire.  Et, l’on constate que la courbe des logements vides ne descend pas ».

Pour mémoire, on sait depuis le dernier CA de EBDS (En bord de Soignes) , que plus de 239 logements sociaux sont vides à l’heure actuelle soit 12,6% du parc. Certains sont vides depuis 2014  et plus. Le Bourgmestre argumente que seuls 81 logements sont situés à Woluwe-Saint-Pierre. Il promet que 36 seront réhabilités pour décembre 2022 et d’autres seront réhabilités en 2023. C’est du moins, reconnaît-t-il, «ce que la SISP  lui a promis». Prudent comme un Sioux, il se dédouane de cette promesse hasardeuse:  «C’est vrai que c’est lent et on peut le regretter, j’espère que cela sera fait…J’espère que ce qu’on me dit est respecté».  Il ne faudra attendre qu’un mois pour le savoir.

Les anciens Logements sociaux ? Des «baraquements»

Petit scoop de l’échevin du budget Dominique Harmel à la fin du débat : plutôt que de rafistoler l’existant, il faut construire. «Oui, il faut rénover…mais il faudrait avoir ce débat.  N’est-il pas plus raisonnable de construire que de rénover pour des prix qui coûtent les yeux de la tête avec un résultat qui ne devrait pas être exceptionnel. J’ai la faiblesse de croire que dans le logement social, on se casse la tête à mettre des rustines tous les 3 ans.  Des rustines pour avoir un habitat social relativement médiocre pour ne pas dire autre chose. Je préfère investir lourdement, avec la SLRB, dans du nouveau logement social que de continuer à rafistoler des baraquements qui tiennent à peine debout. »

Voilà une déclaration qui devrait ravir le Bourgmestre amené à discuter avec la SLRB, propriétaire de ces « baraquements». Ceux qui habitent les logements sociaux apprécieront également la haute estime dans laquelle ont les tient. Sans oublier que ces «baraquements» de 1930 vendus au privé  (vieux quartier) sont aujourd’hui  en bien meilleur état que ceux appartenant au parc social.   

A quand la consultation populaire ?

La Commune avait aussi annoncé, « pour 2023 » une consultation populaire sur le dossier. Encore une fois, le Bourgmestre marche sur des œufs en reconnaissant qu’aucune date n’est prévue pour la consultation de la population. La première étape sera la présentation du Master Plan le 12 décembre prochain (au Centre Communautaire de Joli-Bois à 18H30).« Aujourd’hui, on n’est nulle part» résume-t-il avec à-propos.

Conclusion ? On ne sait pas

Comme un mantra, le Bourgmestre assure qu’il ne se lancera pas dans quelque chose qui ne serait pas viable. «On est tout début d’un projet et la Commune ne s’engage (financièrement) pas dans ce projet.»  Cela concernera donc la Sisp et elle seule « Aujourd’hui, il n’y a aucun élément qui me fait penser que ce montage ne sera pas tenable, mais on verra bien».

Et c’est bien ça le problème. En fait, personne ne sait rien… ou refuse de parler ?

 » La Commune ne suivra pas si le montage financier n’est pas sûr à 100 %. »

La récente interview de Benoît Cerexhe publiée par La Libre avait provoqué notre réaction suite à certaines contrevérités contenues parmi les déclarations du Bourgmestre (voir notre post précédent ou sur www.damesblanches.be). Maël Duchemin, journaliste à la DH (même groupe que La Libre) s’est penchée sur ces mêmes déclarations de Benoît Cerexhe pour démêler le vrai du faux. Intriguant…

Dans l’article de La Libre, le Bourgmestre déclarait notamment vouloir réserver les futurs logements à construire sur le champ à de jeunes habitants. Nous avions signalé que cela n’était juridiquement pas possible. Benoît Cerexhe revient pourtant à la charge dans la DH en assurant que les logements acquisitifs de Citydev à venir (non plus 200, mais 80) peuvent être vendus en ajoutant un critère d’âge. Dans les faits, la journaliste apporte pourtant une précision: « il y a bien un critère d’âge mais il s’agit simplement du fait d’avoir plus de 18 ans pour pouvoir acheter ces logements. Aucune autre indication n’est formulée dans l’Arrêté du gouvernement qui encadre les activités de Citydev. L’acteur du logement subsidié nous confirme même qu’aucun levier ne lui permet de réserver des logements aux jeunes. » Par ailleurs, la législation européenne sur la non-discrimination l’interdit.

Faute de certitudes, le Bourgmestre conclut par une pirouette: « les pouvoirs publics doivent être capables de cibler les jeunes. Je veux qu’une partie de ces logements leur soient réservés. Je dois encore me renseigner. »

Des renseignements si difficiles à obtenir

Sur la faisabilité financière du projet cette fois, le Bourgmestre avait déclaré à La Libre qu’il attendait des précisions de la SLRB et de « En Bord de Soignes ». La rumeur circule qu’on ne s’y retrouverait pas au niveau des finances du projet, réagit cette fois le Bourgmestre. S’il ne s’agit que d’une rumeur, la Commune doit le savoir, puisque la majorité dispose de plusieurs sièges au Conseil d’Administration de la Société de logement social . Prudent, il conclut par cette phrase : « La Commune ne suivra pas si le montage financier n’est pas sûr à 100 %. »

Achat du terrain dans 15 ans : la blague du siècle

Reste la question du financement de l’achat, dans 15 ans, de la partie non construite du champ par la Commune. Le Bourgmestre se dit confiant dans le fait que les prochaines majorités -peu importent les partis qui les composent-, «devraient également suivre cette stratégie». C’est ce précisément conditionnel persistant dans le langage du Bourgmestre qui révèle toute la fragilité du concept. Car nul ne peut imposer une décision à une majorité qui sera élue en … 2036. Pour éviter de se soumettre aux aléas de de la politique, il existe pourtant un solution très simple: acheter dès maintenant la seconde partie (2.1) du terrain à sa valeur actuelle et le financer par un emprunt sur 15 ans. Une solution moins chère et plus transparente. Et qui, surtout, offrira la garantie que jamais, cette partie du champ ne pourra plus être construite.

Aux Dames Blanches, Cerexhe promet des logements pour les jeunes : impossible

Dans une interview accordée à «La Libre », le Bourgmestre Benoît Cerexhe revient sur le dossier du Champ des Dames Blanches. Son nouvel argument est que cela fera revenir des jeunes dans nos quartiers. Un argument qu’il sait éculé, puisque toutes les tentatives passées pour « réserver » des logements aux jeunes familles ont échoué. Soit il s’agit de logements privés, et c’est la loi du marché qui joue ; soit il s’agit de logements sociaux, et les attributions sont impérativement accordées en fonction d’un classement des candidats dans une liste centralisée par la SLRB.

Quel financement ?

Le Bourgmestre reconnaît, dans ce même article, qu’il attend toujours la confirmation de la SLRB que le projet de lotissement du Champ des Dames Blanches est bien finançable, alors que la SISP (Société Immobilière de Service Public) de Woluwe sera incapable de financer la partie du projet qui lui incombera. Rappelons que, lors du Conseil Communal de septembre dernier, le Bourgmestre avait reconnu ne rien comprendre au plan de financement du projet (voir nos posts des 21 et 23 septembre).  Le Bourgmestre déclarait alors avoir convoqué les responsable de « En Bord de Soignes » pour le 29 septembre afin d’obtenir des explications de la SISP de Woluwe. Mais, depuis, plus de nouvelles. Précisons pourtant que la Commune de Woluwe-St-Pierre est actionnaire de « En Bord de Soignes » et possède plusieurs administrateurs au sein de son Conseil d’Administration. Des administrateurs, par ailleurs, qui appartiennent, en partie, à la majorité communale.

Une partie du terrain non construite… avant 10 à 15 ans

Le Bourgmestre évoque en une phrase, la partie du terrain qui « ne serait pas construite ». Chacun sait que l’accord est clair sur ce point. C’est la majorité communale en place dans … 15 ans qui devra prendre la décision d’acheter -ou non- ce terrain (à un prix toujours inconnu aujourd’hui). Si, dans 15 ans, cette majorité imprévisible, décide de ne pas acheter (dans un délai d’un mois), la SLRB pourra reprendre la construction. Ce qui pourrait amener la construction totale sur le champ, de 500 logements. Trois élections communales nous séparent donc de la coalition « mystère » qui devra décider d’acheter une partie du champ. A moins d’un revirement des finances bruxelloises, on peut craindre la décision de cette majorité dont la plupart des membres actuels ne feront plus partie. Et déjà aujourd’hui, l’actuelle majorité de Benoît Cerexhe n’a même pas voulu provisionner un montant en vue de cet éventuel rachat. Certains parmi nous parlent d’un enfumage. Peut-être n’ont-ils pas tort.

Un nombre grandissant de logements sociaux de Joli-Bois ne sont plus occupés

Et tout cela dans un contexte surréaliste où l’on constate par ailleurs qu’un nombre grandissant de logements sociaux de Joli-Bois ne sont plus occupés et que les travaux de rénovation ont dû être interrompus faute de moyens financiers. Les rénover maintenant permettrait pourtant de remettre des dizaines de logements sociaux sur le marché dans un délai de moins d’un an. Une belle illustration de cette impécuniosité est la tentative, par la SISP, de revendre 28 garages dans le quartier des Dames Blanches. Une vente qui s’est largement soldée par un échec. Et alors que les locataires ont eu un mois pour quitter ces garages en juillet dernier, il serait maintenant question de les remettre en location.

Enfin, le Bourgmestre annonce de nouveaux transports en commun, mais promet, lors des réunions, que l’on n’élargira pas le gabarit de l’avenue des Dames Blanches déjà étroit pour le croisement des voitures.

Et le plus important est ce qu’il n’évoque pas dans l’article : l’enclavement du champ qui impose de faire passer l’ensemble du nouveau trafic par la seule avenue des Dames Blanches. La destruction d’un rue pourtant reconnue pour son aspect architectural.

Augmenter la production alimentaire locale ? Tu rigoles ?

Comme le rappelait récemment le groupement des « Amie.e.s du champ des Cailles », la majorité régionale a mis en avant la stratégie Good Food avec des objectifs précis comme « augmenter la production alimentaire locale et durable et accompagner activement la transition vers ces nouveaux modes de production. » Mais cela relève davantage de l’image que de la réalité.

L’agriculture urbaine est en situation précaire partout où elle s’installe, écrivent justement Les Amis du Champ des Cailles qui relèvent que « les projets de vraies fermes urbaines écologiques en sol vivant (Perruchet, Courtileke, Boondael, Keelbeek, Keyenbempt,…) disparaissent un à un sous les pelleteuses.»

Lors de la dernière « réunion participative » du Champ des Dames Blanches sur l’affectation de la partie non construite du champ, tous les représentants des promoteurs ont dû reconnaître que ce projet n’était pas pérenne, et ne portait que sur une dizaine d’années. Toute construction devrait pouvoir être retirée en cas d’autre usage sur le champ.

Nous ne pouvons donc que tirer le même constat que les Amis du Champ des Cailles : «La volonté du gouvernement actuel n’est en alignement ni avec les besoins réels, ni – surtout – avec ses propres objectifs.»

CC de W-St-P: qui va financer la construction du champ ? Mystère

On le sait, la Sisp ( Société immobilière de service public) En Bord de Soignes, traverse de graves difficultés financières qui l’empêchent, désormais, de mener à bien des rénovations pourtant programmées. Et la séance du Conseil Communal de mardi montre que le financement du projet de construction des Dames Blanches pourrait, lui-aussi, être mis en péril.

Durant la soirée, le conseiller de l’opposition (MR) également membre du CA de « En Bord de Soignes » Etienne Dujardin,  a rappelé que les finances de la Sisp sont mauvaises, « Les réserves fondent comme neige au soleil. Il existe un vide locatif de 12% ». Ce qui met en danger les finances de la société immobilière sociale pour les seules rénovations, alors que de gros travaux sont à prévoir. Le conseiller communal: « La société va devoir renoncer à certaines rénovations par manque de moyens. » . On savait que la Commune devrait financer le terrain, mais c’est bien En Bord de Soignes qui doit financer les constructions. Peut-être avec un prêt ou un subside de la SLRB.  Or, la Sisp ne pourra pas financer les intérêts des travaux de rénovation. Comment va-t-elle alors financer la construction de 120 logements sur le champ ? Déjà, le projet prévoit que la Commune devra financer l’achat du terrain (de la zone 2.1), mais elle risque désormais de devoir également financer la construction des logements suite à l’incurie probable de En Bord de Soignes.

Benoît Cerexhe, à propos du financement : « je ne vois pas clair »

A la question : quel est le montage financier du projet, le Bourgmestre botte en touche : « Cela doit être abordé par le CA de En Bord de Soignes, puisque la Commune n’intervient pas pour un cent dans le financement de l’opération. Clairement ».

Pour autant, Benoît Cerexhe ne cache pas ses inquiétudes: « En tant qu’actionnaire de En bord de Soignes j’aimerais, aussi, voir clair. Et je vous avoue qu’au moment où je vous parle, je ne vois pas clair. Encore aujourd’hui, quand je demande des renseignements à En Bord de Soignes, je vous avoue qu’en ce qui concerne la soutenabilité de l’opération (NDLR : la construction du champ), Ils ne savent pas me donner de chiffres (il le répète à deux reprises), ni dans un sens, ni dans l’autre. Comme je m’inquiète quand même un petit peu, car je crois dans ce projet, j’ai interrogé la SLRB au plus haut niveau. Et là, on me dit qu’il n’y a aucun problème sur le financement. J’ai demandé à la SLRB de se mettre autour de la table avec la Sisp pour leur expliquer l’opération ».

En Bord de Soignes incapable de présenter des chiffres…

« Ce qui m’irrite, c’est que, manifestement, circule au sein du CA de la Sisp, des rumeurs qu’ils sont incapables d’alimenter avec des chiffres. Je les demande depuis vendredi et je reçois 4 lignes.  C’est peu pour un projet pareil. On me dit que cela sera discuté dans le courant du mois d’octobre».

… sera au rapport le 29 septembre

Mais le Bourgmestre veut accélérer les choses : il précise que, -vu le manque d’information reçues des responsables de la Sisp- ceux-ci et des administrateurs de En Bord de Soignes seront entendus par le Collège le 29 septembre. « J’espère que nous, en tant qu’actionnaires, nous pourrons voir clair à la fin du mois de septembre, mais je trouve cela spécial comme manière de fonctionner ».

Comment financer des constructions nouvelles ? Un mystère pour tout le monde

 Selon le Bourgmestre, la Sisp ne doit financer « que 50 % » du projet (de 50 millions) et, à son avis, mais sans disposer de chiffres précis, il suppose que ces 120 logements « doivent apporter une certaine rentabilité ».  Ce que contredit Etienne Dujardin au vu des loyers sociaux pratiqués par le logement public. 

Conclusion un peu dépitée du Bourgmestre: « Je ne sais pas, aujourd’hui, quelle est la situation de financement entre la SLRB et le Sisp »…

A titre d’information, un représentant de la SLRB nous avait déclaré lors d’un « Atelier participatif » que la SLRB finançait deux tiers de l’investissement, le tiers restant étant à charge de En Bord de soignes.

Il faudra décidément éclaircir tout cela.

En Bord de Soignes veut créer 120 habitations sociales sur le champ des Dames Blanches, mais supprime ses propres logements sociaux

C’est à ne plus rien comprendre. La société des logements sociaux de Woluwe (En Bord de Soignes) veut absolument détruire le champ des dames blanches pour se faire promoteur de 200 logements, mais ne cesse de détruire son parc immobilier existant.  On sait, depuis son dernier Conseil d’Administration que le plan de rénovation lancé voici plus d’un an est abandonné et que ces logements ne seront donc pas réhabilités. On peut penser que la situation est provoquée par les difficultés financières de la société. Mais ce n’est pas tout. Dans la Cité de l’Amitié (Stockel) En Bord de Soignes supprime au moins 6 logements sociaux actuellement habités pour « récupérer de l’espace » afin de créer de nouveaux bureaux ABDS (qui existent pourtant depuis des années), construire un lavoir, une écoles des devoirs, une salle communautaire (pour faciliter le lien social), et un porche en double hauteur qui va occuper l’espace de deux grands appartements.

Ajoutons à cela l’arrêt, depuis des années, du projet de logements sociaux au rond-point de l’Orée, et l’on se prend à penser que les 120 logements sociaux prévus sur le champ n’ont d’autre utilité que de remplacer les dizaines de logements existants, mais détruits ou abandonnés faute de moyen pour les rénover.

Depuis quelques semaines, plusieurs maisons ont par ailleurs été libérées par des locataires partis vers des logements privés. Il y a fort à parier que ces adresses ne seront pas réattribuées avant longtemps. Pour illustrer nos craintes, il y a, face à mon jardin, un logement social inhabité depuis 15 ans. Et ce n’est pas le seul.

« Que faire sur le champ des Dames Blanches ?» demandent les candidats constructeurs

Un tract déposé chez les riverains du champ lance un appel à idées pour que la seconde partie du champ soit affectée à « la vie collective ». Sans préciser que l’initiative qui sera retenue sera éphémère (Pas plus de 10 à 15 ans), et en faisant croire que la partie du champ destinée à la première phase de construction fait l’objet d’un accord de la population, ce qui est loin d’être acquis. Etrange « processus participatif. »

Rappelons que le champ des Dames Blanches n’est pas un dossier classé, mais un terrain confié à l’agriculture depuis plus de 100 ans. Les riverains n’ont toujours pas donné leur accord à la construction de logements dont on ignore d’ailleurs la taille (1,2,3,4 chambres ?) et qui pose un problème insoluble en termes de mobilité, (terrain enclavé avec une seule entrée/sortie dans l’avenue des Dames Blanches).

Mais le bourgmestre, fort d’un « accord ?» avec la Région Bruxelloise veut déjà décider de la manière dont sera utilisée une partie du terrain (la zone 2.1) dont on sait seulement qu’elle pourra accueillir des projets en vue d’un « aménagement provisoire » pour une période de 10 à 15 ans (voir article sur l’atelier participatif des Dames Blanches du mardi 14 juin). L’aspect éphémère a été répété par tous les partenaires impliqués dans la promotion immobilière du champ.

Comment parler sérieusement de « co-construction » et de « processus participatif » alors que la partie essentielle du projet n’est jamais discutée: la construction de 200 logements alors que le PPAS en prévoit 130, un seul accès carrossable au champ alors que le PPAS en prévoit deux, l’utilité de plus en plus contestée par les communes de bétoniser les derniers terrains cultivables de la Région bruxelloise… Ecolo n’a-t-il pas déclaré, par la voix du Ministre Maron, vouloir augmenter le nombre de terrains agricoles dans les 19 communes ?

Dans ce contexte, comment discuter de l’éventuel aménagement en ferme participative d’un terrain qui sera probablement urbanisé dans 15 ans alors que l’on nous refuse tout débat sur la construction du terrain destiné à être urbanisé? 

Nous vendre l’idée d’une ferme participative sur une partie du terrain pendant quelques années a clairement pour but de nous détourner du plan de construction en deux phases de l’ensemble du champ.

Pour mémoire, la Commune refuse toujours d’acquérir le terrain de la zone 2.1, alors que cet achat, aujourd’hui, serait la garantie qu’elle ne sera jamais construite. Le Bourgmestre promet en revanche que la majorité communale qui sera en place dans 15 ans (!) décidera « certainement » d’en faire l’acquisition.

Pour cela, le Bourgmestre évoque un hypothétique « provisionnement » budgétaire annuel qui pourrait ne jamais avoir lieu ou être interrompu à tout moment par les prochaines majorités.

Un premier mauvais signal a été donné par le vote du budget communal 2022 qui, déjà, ne prévoyait aucun provisionnement pour l’achat du champ.

Tout cela a de quoi nous effrayer

Atelier « participatif » des Dames Blanches du mardi 14 juin

Mardi, se tenait au Centre Communautaire de Joli-Bois, un Atelier de co-construction du champ des Dames Blanches en présence d’opérateurs venus présenter des « projets inspirants » pour l’aménagement « provisoire » de la partie non construite du champ. On vous traduit ?

En français, cela signifie que trois associations sont venues présenter des projets qu’ils ont déjà réalisés et qu’ils pourraient mettre en œuvre sur la partie non construite du champ (zone 2.1). Il s’agit d’un terrain de 2,5 ha sur les 10 ha du champ.

Avant cet atelier, la présentation -qui a duré 1 heure- a consisté à décrire le déroulé des prochaines étapes de cette « participation citoyenne ». En gros, les discussions qui portent sur la zone non construite (pour l’instant), dureront  jusqu’à la fin 2022. C’est du moins ce que « croit savoir » l’organisateur de la soirée.

Quatre phases sont prévues

-La réunion de ce mardi,

-L’établissement de bases par une participation via internet ( un google forum),

 -Une nouvelle réunion de débat en septembre,

-Et enfin l’établissement d’un cahier des charger « pour la fin de l’année ».

Attention, ce sera temporaire

Tous les participants officiels de cette réunion ont répété à l’envi que tout ce qui sera initié sur la partie non construite lors de la 1ère phase de construction, le sera bien à titre temporaire. Le délai de 15 ans a même été évoqué. C’est évidemment ce qui a entraîné la plus grande inquiétude de la part des participants. Cela confirme (si besoin en était) que la construction de ce terrain d’ici 15 ans est toujours à l’ordre du jour.

Rappelons que la Commune refuse toujours d’acquérir le terrain pour s’assurer qu’il ne sera jamais construit. Le Bourgmestre promet en revanche que la majorité qui sera en place dans 15 ans décidera certainement d’en faire l’acquisition.

Le Bourgmestre évoque un « provisionnement » annuel qui pourrait ne jamais avoir lieu ou être interrompu par les prochaines majorités. Un premier mauvais signal a été donné par le vote du budget 2022 qui, déjà, ne prévoit aucun provisionnement pour l’achat du champ.

Qui financera ces travaux ?

Le financement des travaux est peu clair, bien que n’appartenant pas au groupe de « gouvernance » du projet Dames Blanches (Région, SLRB, Commune…), c’est la société locale d’habitations sociales -En Bord de Soignes-  qui devra payer la facture avec un subside des 2/3 assuré par la SLRB. Une information inquiétante si l’on sait que la situation financière de En Bord de Soignes n’est pas brillante.  Outre le fait que le projet de construction de logements sociaux au rond-point de l’Orée (pratiquement finalisé) est à l’arrêt, les chantiers de rénovation d’une dizaine de logements sociaux du Vieux Quartier sont au point mort. La situation semble telle que En Bord de Soignes a décidé de vendre aux enchères les 28 garages pour disposer rapidement d’un montant « one shot », plutôt que de profiter de sa rente des loyers mensuelle. La vente aura lieu sur un site de vente en ligne du 20 au 28 juin.

Bizarre aussi cette décision de transformer certains logements sociaux de la Cité de l’Amitié en bureaux.

Une ferme participative ?

Pour ceux qui n’étaient pas présents à « l’Atelier de mardi », précisons que les habitants réunis en trois groupes de présentation des « projets inspirants » se sont largement prononcés en faveur d’une réalisation du type de la ferme urbaine participative dite « le Début des Haricots », une ferme urbaine qui travaille en collaboration avec des personnes au parcours de vie parfois difficile et qui revend sa production (fruits, légumes, œufs) à la population locale.  Une initiative inspirée de cette ferme permettrait de créer un lien social avec la population, via le commerce local dont Bruxelles manque cruellement. Des activités scolaires seraient également possibles.

Une habitante du quartier a pour sa part évoqué la création d’un parc funéraire permettant aux habitants de disposer d’un lieu de mémoire où répandre les cendres des défunts.

N’oubliez pas le prochain atelier consacré à la mobilité qui se tiendra le 27 juin à 20 heures au centre communautaire de Joli-Bois. Pour information, le nouveau comptage du trafic dans le quartier demandé par les riverains (le premier était très approximatif) s’est fait lorsque l’avenue des Dames Blanches était… fermée au trafic pour cause de travaux.

Ecolo ne ne veut plus construire de logements à Bruxelles. Sérieux ?

Selon le journal L’Echo, Rajae Maouane, coprésidente des Verts dit vouloir répondre à la crise bruxelloise du logement non pas par la construction, mais par une meilleure accessibilité aux logements existants.
Cette position s’inscrit dans le grand débat sur le choix, « de maintenir à tout prix les espaces verts en ville ou privilégier la construction de logements sociaux ?». L’illustration en est donnée par la protection des friches Josaphat ou du Chant des Cailles, où Ecolo défend la pérennité des terrains non construits.

Les logements existent déjà en nombre suffisant

La Bruxelloise Rajae Maouane affirme dans l’Echo que « les partis traditionnels ont longtemps défendu la bétonisation à outrance et on voit aujourd’hui que c’est problématique vu le dérèglement climatique ». Elle tire ensuite la constat que « la crise du logement, c‘est surtout une crise d’accessibilité… Les logements existent déjà en nombre suffisant, comment les rendre plus accessibles, c’est ça l’enjeu.
Les Ecolo de la Majorité à Woluwe-Saint-Pierre vont-ils tirer les mêmes conclusions que la patronne bruxelloise de leur parti ? Ce serait bien qu’ils prennent, enfin, position après des mois de silence total sur le projet des Dames Blanches.