Invitation à la réunion le 29 novembre : le grand n’importe quoi

Il y a quelques jours, certains riverains des Dames Blanches  recevaient, dans leur boîte aux lettres, une invitation à participer à une réunion participative. Et tout était fait pour que le moins de monde se déplace. Notamment les personnes âgées.

Pourquoi faire simple, quand on peut faire compliqué ? Pour s’inscrire à la réunion, la Commune propose deux possibilités :

Soit envoyer sa demande par courrier postal. Ce que personne ne fait plus.

Soit cliquer sur un code QR. Durant deux jours, nous avons été accostés ou appelés par téléphone pour se plaindre que « ça ne marche pas ». Les moins familiarisés aux technologies IT étaient complètement oubliés.

Les auteurs du tract (la Commune de Woluwe-Saint-Pierre) très vite avertis du problème ont alors envoyé un mail aux seules personnes ayant participé à la première réunion. Cette fois, pour demander de s’inscrire via un lien fourni dans le mail. Et patatras, il faut pour cela disposer d’un compte Google. Rebelote, les riverains nous appellent ou viennent à notre domicile pour voir comment faire.

Voudrait-on éviter la cohue le 29 novembre que l’on ne s’en serait pas pris autrement. Si vous ne parvenez pas à vous inscrire à cause d’un problème technique, appelez le cabinet du Bourgmestre.

Dames Blanches : « Des logements ou de l’agriculture? »

Le titre n’est pas de nous. Il est tiré de l’article de Véronique Lamquin dans le journal Le Soir. Elle y aborde la problématique des quelques champs bruxellois encore existants: les Dames Blanches, la friche Josaphat et plus précisément le « Chant des Cailles » à Auderghem. Des dossiers qui se résument « à une rivalité croissante entre le logement et la nature en ville » Et la journaliste de souligner combien la pandémie a mis en lumière le besoin dans la ville de préserver des coins de verdure et de rapprocher l’alimentation des citoyens. Le Ministre (Ecolo) Alain Maron ne dit pas autre chose, en voulant accroître l’agriculture locale à Bruxelles.

Quelle différence avec les Dames Blanches

Les analogies sont nombreuses entre le combat des riverains du Chant des Cailles et celui du champ des Dames Blanches. Avec pourtant une différence de taille: l’attitude du pouvoir communal.

A Auderghem, toujours pas d’accord, sur un texte qui prévoit 75% de l’espace à l’agriculture, 10% au logement et le solde aux abords. Mais la principale différence par rapport au projet de Woluwe-Saint-Pierre, est que, pour Olivier Deleuze, bourgmestre (Ecolo) d’Auderghem, la position est claire : « c’est Zéro logement », rapporte l’article du Soir.

Autre grande différence : alors que les Dames Blanches jouissent déjà d’un PPAS  (130 logements) qui permet à la Commune de s’opposer au plan de la SLRB ( 200 logements dans une première phase), Auderghem ne possède pas de PPAS, mais veut en définir un «pour consacrer la version verte des lieux ». Ce PPAS qui demeure le principal bouclier de la Commune contre la sur-construction du champ, Woluwe le possède, mais refuse d’en faire usage.

Le coupable silence de la Commune

Finalement, le danger, pour l’avenir du champ est l’abdication apparente de la majorité de Benoît Cerexhe devant la Région et son silence éloquent depuis l’annulation de la réunion d’information prévue en octobre. C’était il y a un mois. Réveillez-vous Monsieur Cerexhe.

Champ des Dames Blanches : Informer les riverains ? Ce n’est plus nécessaire, la Région s’occupe de tout.

Pas de séance d’information, pas d’étude sur le trafic, mais déjà deux études des sols qui ont démarré jeudi, l’une hydrogéologique, et l’autre concernant l’infiltration des eaux. Et des géomètres sont venus ces derniers jours pour déterminer la limite des jardins des maisons de l’avenue J-B Dumoulin (côté champ). Ils ont confirmé à des riverains que c’était en vue de la construction. Mais que fait la commune?

 Nous l’avions signalé, la réunion promise par le Bourgmestre pour le 26 octobre a été annulée. Les nombreuses questions posées lors de la première réunion de septembre étaient pourtant restées sans réponse. Notamment, l’absence de garantie de ne pas lancer une seconde phase de logements après celle, prévue, de 200 logements. Pas de réponse non plus sur les problèmes liés à l’accroissement du trafic avenue des Dames Blanches du fait de l’arrivée d’une population importante sur un terrain totalement enclavé. Et, pire encore, il n’est plus question de participation citoyenne.

Car désormais, la Commune s’est retirée du jeu, puisque c’est la Région Bruxelloise qui a annoncé le report de la réunion. Pas de séance d’information, pas d’étude sur le trafic, mais déjà deux études des sols qui ont démarré jeudi, l’une hydrogéologique, et l’autre concernant l’infiltration des eaux. Et des géomètres sont venus ces derniers jours pour déterminer la limite des jardins des maisons de l’avenue J-B Dumoulin (côté champ).

La Commune capitule en rase campagne

Bref. Avant même de connaître la faisabilité très incertaine du projet de 200 logements, la Région s’intéresse déjà à l’état du sol sur lequel elle espère construire.

Pendant ce temps, dans le journal communal, la Commune n’aborde pratiquement pas le sujet, évoquant un accord qui permet de « lever une épée de Damoclès ». Circulez, il n’y a rien à voir. Adieu le PPAS, remplacé par un autre plan qui ne le respecte pas du tout (population, deux voies d’accès), et pas un mot sur l’impossibilité physique de déverser tout le trafic des 200 nouveaux logements, de la crèche et des bâtiments associatifs vers une unique sortie dans l’avenue des Dames Blanches.  

Les militaires appellent ça «capituler en rase campagne».