Budget 2022: c’est parti pour la seconde phase de construction sur le champ des Dames Blanches dans 10 ans ?

Petit rappel: l’accord signé « en stoemelings » entre Woluwe-St-Pierre et la Région Bruxelloise, devait être « garanti » par l’achat d’une partie du terrain 15 ans après la construction de 200 logements sur le champ des Dames Blanches (prévu pour 2024). Premier problème : c’est la majorité qui sera en place en 2037 ( !?) qui « devra » racheter ce terrain. Or, comme chacun sait, nul ne peut engager une tierce partie dans un accord que cette dernière n’a pas signé. Pire encore, la Commune déclare qu’elle « provisionnera » cet achat durant 15 ans pour « permettre » à la future majorité de faire le bon choix. Déjà, personne ne connaît le nom du prochain bourgmestre, mais comme le révèle de manière chiffrée l’article de ce 23 janvier publié dans La Capitale, le budget de 2022 ne contient pas l’ombre d’un premier euro de provisionnement pour l’achat du champ. Aïe.

Le quotidien rapporte que selon le MR, parti d’opposition, « les dépenses de fonctionnement ont connu une augmentation de 32% en 6 ans. En revanche, on ne trouve pas trace, dans ce budget, de l’argent nécessaire pour le fameux provisionnement promis pour l’achat du terrain. Comment croire, dès lors, que les deux majorités qui se succéderont à partir de 2024 mettront la main au portefeuille (le nôtre) pour financer un projet qui n’est pas le leur.

Et comme «les emmerdes volent en escadrille » (Jacques Chirac), si la situation économique de la Commune continue à se détériorer, l’argent éventuellement «provisionné» pourrait servir à d’autres dépenses. Dès ce moment, la partie non construite du champ, lors de la première phase, pourra automatiquement l’être d’ici 10 ou 15 ans (200 ou 300 logements supplémentaires ?). Car la SLRB pourra reprendre la main après un délai de 6 mois de réflexion de la Commune.

Toujours selon La Capitale, rapportant les déclarations du MR, la Commune équilibrera le budget 2022 par la vente de biens immobiliers pour un montant de 1.765.000 euros. Si l’on en est vraiment à la vente des bijoux de famille de la Commune, il est clair que, jamais, aucun provisionnement ne sera jamais budgété. Et le terrain sera construit entièrement. CQFD.

Une nouvelle illustration de l’adage selon lequel «les promesses n’engagent que ceux qui y croient».

« Promenade participation » sur le champ des Dames Blanches: les constats.

La société Citytools qui gère le « processus de participation citoyenne » a organisé ce samedi 22 janvier trois « promenades » sur le champ des Dames Blanches. voici les sujets évoqués par moi-même et d’autres personnes présentes. Ils ont été communiqués aux organisateurs pour qu’ils les remettent aux gestionnaires du projet, dont la commune.

– L’absence totale de certitude sur la construction de la seconde zone du champ dans un délai de 15 ans (tout dépendra de la volonté d’une majorité communale que personne ne connaît). C’est la principale et essentielle faiblesse du projet. La découpe de la deuxième zone permettrait aisément, dans 15 ans, de construire 200 à 300 logements supplémentaires. La Commune doit prendre ses responsabilités et acheter le champ dès aujourd’hui.

– Le non-respect du PPAS : davantage de logements, suppression de l’une des voies d’accès qui va densifier le trafic dans l’avenue des Dames Blanches.- Risques pour la zone Natura 2000.

– Importante dénivellation entre une grande partie de l’avenue Jean-Baptiste Dumoulin et la « butte » du champ. Ce qui provoquera une vue très « indiscrète» sur les jardins et dans les habitations de la rue JB Dumoulin.

– Surprise des participants sur la volonté de « coller » tous les immeubles vers le vieux quartier.

– Crainte de l’impact de la bétonisation du terrain sur les fréquentes inondations constatées du côté de l’avenue des Dames Blanches.

– Accord favorable sur l’idée de créer, sur une partie du champ, une ferme urbaine qui permettrait, peut-être, d’accueillir des enfants et d’assurer une source d’alimentation locale, prônée depuis des mois par la Région bruxelloise. Pour autant que ce projet soit pérennisé au-delà de 15 ans.

– L’idée d’une crèche est bien accueillie, mais après examen du surplus de trafic important à prévoir (double entrée-sortie de véhicules, le matin et le soir).

-Désir de connaître le nombre d’habitants prévu par le projet.

– Dans l’optique d’une bonne mixité sociale et d’éviter les ghettos, il serait bon de répartir les logements sociaux sur l’ensemble des constructions, et non dans une sorte de «quartier réservé » qui relève d’un autre âge.

– Il faut aussi tenir compte de la tendance générale, dans la Région bruxelloise, à protéger les rares espaces verts encore disponibles.

Construire sur le champ des Dames Blanches ou rénover ? 200 logements sociaux sont vides

La société En Bord De Soignes, qui a fusionné les sociétés de logement social de Woluwe-Saint-Pierre, Auderghem et Watermael-Boitsfort a publié le nombre des « logements vides » du patrimoine géré. Plus de 200 !

Pas moins de 224 logements ne sont pas attribués, dont certains depuis plus de 15 ans. 224 logements, c’est bien plus que les 120 logements sociaux que prévoit le projet de construction sur le champ des Dames Blanches. Un calcul incompréhensible qui illustre une nouvelle fois que certains politiques préfèrent « poser la première pierre » d’une cité nouvelle que d’entretenir les constructions existantes. En l’occurrence, cette nouvelle « plaque commémorative » gravée au nom d’un Bourgmestre, d’une secrétaire d’Etat et du président de la SLRB coûterait bien cher en termes financiers, en termes d’environnement (la disparition d’un champ cultivé depuis toujours) et de bétonisation dans une zone fréquemment inondée. 

La promesse du Bourgmestre de ne pas dépasser 200 logements au total ne tient d’ailleurs pas debout, puisque l’une des zones non construite (dans un premier temps) pourrait accueillir 200 ou 300 autres logements après un moratoire de 10 ou 15 ans. Après cette date, la SLRB pourrait reprendre possession du terrain.

Pour éviter cela, la Commune pourrait acquérir le terrain dès maintenant pour le sanctuariser définitivement. Mais elle refuse et «promet» que la majorité communale de 2030  sera certainement prête, elle, à acquérir le terrain litigieux. Pour un prix qui n’est d’ailleurs connu de personne, pas même de la Commune. Question : vous vous êtes déjà engagé à acheter un produit dont vous ignorez le prix?

Dernier détail : la majorité actuelle prévoit de provisionner de l’argent pour un hypothétique achat dans 15 ans. Mais on apprend maintenant que le budget communal de 2022 n’a prévu aucun provisionnement de ce type. Décidément, ça commence mal.

Participez à la réunion sur le champ le 22 janvier

Peu de riverains le savent, mais la SLRB organise une « visite » du champ. Si vous voulez faire remonter vos idées et vos critiques, c’est le moment

• Quand? Le 22 janvier entre 14 et 16 heures
• Où? L’entrée du champ (Avenue des Dames Blanches à côté du 125)
• Inscription obligatoire à l’adresse suivante : sigried.kellens@citytools.be

Le champ des Dames Blanches… Et ailleurs

Non, le champ des Dames Blanches n’est pas un cas unique. Dans plusieurs communes, les riverains, soutenus (cette fois) par leur commune luttent pour protéger des champs ou des friches pour conserver quelques espaces verts dans une région bruxelloise limitée dans l’Espace, mais confrontées à une démographie galopante. Quelques exemples parmi d’autres…

Uccle : des futurs logements sociaux déjà les pieds dans l’eau (la DH)

La Société du Logement de la Région Bruxelles-Capitale (SLRB) vient d’acquérir une partie du terrain régional situé entre la rue Keyenbempt, la rue de l’Etoile et la rue du Melkriek à Uccle. La région souhaite y construire de nouveaux logements. La commune s’y oppose.

Le collège communal Ucclois s’y oppose.  “Oui aux logements sociaux » précise Maëlle de Brouwer, échevine à l’Environnement qui déclare pourtant ne pas comprendre le choix d’implantation. “Une partie de la zone et en aléa d’inondation nous sommes dans un espace d’intérêt biologique selon la carte de Bruxelles Environnement.”  Ce qui nous rappelle curieusement la situation du Champ Dames Blanches.

La commune devrait d’ailleurs lancer début 2022 une campagne participative d’observation de la biodiversité. “On sait qu’il y a des chauves-souris par exemple. Et certains riverains ont aperçu aux alentours du site des Lucanes cerfs-volants. Chez nous aussi, il existe des chauves-souris en lisière de la forêt. Et aucune étude (pourtant obligatoire) n’a encore eu lieu pour déterminer la biodiversité du champ et de son environnement. 

Watermael-Boitsfort : la commune se bat pour sauver le Chant des Cailles (LLB 21-12-2021)

Le bourgmestre Deleuze met sur pause le plan Chant des cailles. Le collège échevinal a décidé de suspendre l’élaboration du PPAS, qu’il avait lui-même lancé. Tout le monde (l’ASBL qui utilise le champ et la commune) résiste au projet de la SLRB et de la Région.

En ville, des arbres comme s’il en Pleuvait (Le soir 23-11-2021)

Pour des raisons climatiques et de santé, des villes plantent des arbres. C’est le cas partout en Europe, mais aussi en Région bruxelloise. Ainsi, la ville de Bruxelles a planté 200 arbres et offert 1000 arbres à ses habitants. Un plan baptisé Canopée et portant sur 10 ans (2020-30) prévoit la plantation de 2400 arbres. Pour sa part, Jette va planter une « micro-forêt » de 900 arbres, Forêt va faire de même avec 600 arbres.

Pour l’administration Régionale enfin, « il y a un réel enjeu de préservation des milieux ouverts (prairie, pelouses, etc.)»… « une des autres actions envisagées est de «désimperméabiliser la ville». Tout cela à de quoi nous interpeller.

Hippodrome de Boitsfort : des procédures sans fin (DH 20-12-2021)

L’hippodrome de Boitsfort est un terrain de 32 Hectares. Et ici aussi, tout le monde se bat pour protéger cette zone : les riverains, mais aussi Bruxelles Environnement qui, maintenant est impliqué dans le projet. Comme pour le champ des Dames Blanches, il s’agit d’une zone riche en biodiversité (la bordure du champ des DB est classée Natura 2000.)

Woluwe-ST-Pierre met la clé sous le paillasson

Autant de projets de construction (parfois anciens) contre lesquels se battent riverains, mais aussi élus communaux. Woluwe-Saint-Pierre fait ici cruellement exception, avec un projet qui ne respecte en aucun cas le PPAS, tant pour le nombre de logements que la démographie et le nombre de voiries. Mais la majorité s’est retirée du projet et ne défend plus le PPAS. C’est la SLRB et la Région qui dirigent tout désormais. Une première à Woluwe-Saint-Pierre.