Et la deuxième phase de construction sur le champ? Tout est en place

Le Journal La Capitale (Sud Info) s’est penché cette semaine sur le fameux accord passé entre le Bourgmestre Benoît Cerexhe et la SLRB pour construire 200 logements sur le champ dans une première phase, la seconde partie du champ pouvant éventuellement être construite d’ici 10 ou 15 ans. Dans une phrase, il reconnaît que seule la majorité communale en place vers 2037 pourra décider d’empêcher cette deuxième phase de construction:  «Je pense, dit-il,  que celle ou celui qui me succédera serait bien fou de ne pas exécuter cet accord».   Voilà qui est dit: dans 15 ans, le bourgmestre en place fera ce qu’il veut.       

https://lacapitale.sudinfo.be/941932/article/2022-04-26/dames-blanches-le-mr-propose-une-commission-speciale-pour-plus-de-transparence

Le MR, seul parti d’opposition à Woluwe-Saint-Pierre (le PS n’est pas dans la majorité, mais soutient le projet), demande à la Commune « plus de transparence », explique la journaliste de La Capitale.  Ce qui ne passe pas pour les libéraux, c’est notamment le non-respect du PPAS.

Pour des questions de mobilité et d’incidence sur le budget communal, le parti d’opposition demande l’instauration d’une commission spéciale à fixer au mois de mai «afin de donner une vision complète du dossier à l’ensemble du conseil (communal)» et qui soit également ouverte au comité de riverains.

Dans le même article, le Bourgmestre Benoît Cerexhe (Les Engagés) botte pourtant en touche en disant que le processus participatif (mis en œuvre par la SLRB)  est suffisant puisqu’il se termine par une «consultation populaire ». Depuis la parution de cet article, cette commission spéciale a pourtant été acceptée.

La journaliste nous a également donné la parole. A notre avis, une telle commission permettra d’objectiver les choses. Car s’il y a bien des ateliers participatifs, ils ne servent pas à travailler sur le fond. C’est comme si, du point de vue de la Commune, tout était plié. Les 4 projets enterrés depuis 1983 sont là pour appeler le Bourgmestre à un peu d’humilité. La commission spéciale sera donc la bienvenue.

Un rachat dans 15 ans, la grande promesse qui n’engage personne

L’article met aussi  le doigt sur la faiblesse majeure de cet accord: le pari que la Commune achètera la seconde partie du champ non construite …dans 15 ans.  Il y aura donc au moins deux changements de majorité à Woluwe avant qu’une majorité dont on ne sait rien aujourd’hui décide d’acheter le terrain, ou de laisser la SLRB reprendre la construction de 200 ou 300 nouveaux logements.

Comme nous l’avons toujours dit : il n’existe aucun obligation légale pour les futures majorités de tenir la promesse de Benoît Cerexhe.  Ce qui pourrait amener à terme, la construction de 400 ou 450 logements sur le Champ des Dames Blanches.

Dans La Capitale, le Bourgmestre évoque un «acte notarié» qui accordera à la Commune un DROIT d’emphytéose. Un droit qui permettra à la majorité en place dans les années 2035 d’acheter ou non le terrain. Le prochain Bourgmestre aura alors 6 mois pour prendre sa décision. En cas de refus d’acheter le terrain, la SLRB pourra reprendre immédiatement ses constructions sur le champ.

Le Bourgmestre assure : «On va progressivement mettre de l’argent de côté pour que ce ne soit pas une trop lourde charge à payer en une fois. Je pense que celle ou celui qui me succédera serait bien fou de ne pas exécuter cet accord». Voici la terrible confession de Benoît Cerexhe : la seule garantie qu’une deuxième phase de construction sur le champ n’aura pas lieu repose sur le sentiment que le successeur du Bourgmestre en 2035 «serait fou de ne pas exécuter cet accord».

Comme si cela ne suffisait pas, la preuve que cette promesse n’engage personne est que, déjà, la Commune montre qu’elle n’y croit pas elle-même. Pour son budget annuel voté il y a quelques semaines, la majorité n’a même pas inscrit de provision en 2022 pour l’achat du champ. Voici donc le premier des 15 provisionnements prévus jeté aux oubliettes.

Il serait tellement plus simple honnête d’acheter le champ maintenant et de le rembourser en 15 ans. D’autant que les taux d’intérêt sont encore bas. Mais plus pour longtemps. A propos, combien vaut la seconde partie du champ? Personne ne le sait.

Premier atelier mobilité: les riverains… pas contents

Malgré une invitation « toutes boîtes » postée durant les vacances de Pâques et à peine une grosse semaine avant l’événement, plus de 40 personnes étaient présentes ce jeudi 21 avril à 18h30.  Et l’ambiance a tourné au vinaigre.

Cette première rencontre consistait à établir un double diagnostic sur la mobilité dans un rayon de 500 mètres autour du champ. L’un sur l’impact de la circulation et l’autre sur le calibrage des voiries.

Un comptage du trafic approximatif

L’étonnement des riverains a commencé par le constat qu’un seul appareil de comptage (deux câbles au sol) a été installé durant deux semaines avenue des Dames Blanches, au niveau du champ. Un comptage réalisé avant les vacances, mais durant la période de télétravail. Ce contrôle était « renforcé»  par trois comptages manuels à l’Orée, au coin Dames Blanches/Sainte-Alix et dans la montée des Dames Blanches vers l’avenue Baron d’Huart. Les habitants se sont étonnés que le jour de ces comptages manuels était un jeudi, et non le mercredi, jour de marché ou le dimanche, le jour de la messe la plus suivie. Soit deux jours pendant lesquels les parkings (Sainte-Alix et Vieux Quartier) sont combles. Les riverains du Vieux Quartier ont, par ailleurs, fait remarquer que le futur piétonnier (dans la continuation de la Place Dewandre) qui le connecterait au nouveau lotissement, accroîtrait le nombre de véhicules dans le quartier déjà saturé.   

Importantes lacunes

Bizarrement, l’étude de mobilité ne s’est pas intéressée au trafic de l’avenue du Tir aux Pigeons qui subit une circulation importante induite depuis (ou vers) l’avenue des Dames Blanches. 

L’étude ne s’est pas non plus penchée sur l’impact du trafic sur l’avenue d’Huart qui connaît pourtant la formation fréquente de files après 16H. Plusieurs représentants de la Commune de Kraainem, présents, ont regretté de ne pas avoir été consultés, alors qu’ils étaient présents à toutes les réunions précédentes.

Le trafic via les Quatre-Bras est d’ailleurs condamné à s’accroître, lorsque sera acquise la décision du démantèlement du viaduc Hermann-Debroux décidé par la Commune d’Auderghem.

Des parkings en suffisance ?

L’étude arrive à la conclusion que la disponibilité des places de parking est suffisante et pourrait encore aisément accueillir des véhicules supplémentaires. Ce qui a provoqué une réaction unanime de tous habitants du quartier Sainte-Alix, dont la plupart des rues (Crockaert, Van Crombrugghe, Van der Meerschen …) sont déjà saturées.

Avenue des Dames Blanches : « un bien à protéger » selon les Monuments et Sites

L’étude arrive aussi à la conclusion que le trafic de l’avenue des Dames Blanches (qui serait à moins de 200 véhicules par heure) est « relativement faible par rapport aux autres rues de Bruxelles ».  Les responsables de ces comptages reconnaissent pourtant que le gabarit de l’avenue des Dames Blanches est trop étroit et qu’un élargissement « serait possible ». Une option rejetée par tous les participants à « l’Atelier » Précisons que, lors de toutes les réunions auxquelles il a participé, le Bourgmestre Benoit Cerexhe a toujours déclaré que l’on n’élargirait pas l’avenue des Dames Blanches.  « La Cité des Dames Blanches » a été conçue par Louis Herman, figure marquante du mouvement moderniste. Un document en notre possession indique que cette citée « figure sur les listes des biens à protéger dressées par le Service des Monuments et sites ».

Transports publics insuffisants

La même étude constate que les transports publics sont peu présents dans un rayon de 10 minutes. Seul le bus 36 dont la fréquence est basse et la ponctualité déplorable est disponible à proximité. Pour atteindre l’arrêt du tram 44, il faut compter 10 minutes de marche. L’étude constate d’ailleurs que pour se rendre dans Bruxelles depuis l’avenue des Dames Blanches, la voiture est plus rapide que les transports en commun.

En conclusion, les participants se sont étonnés du manque de précision de l’étude (faute de temps ?) et attendent un recomptage plus crédible. Ils se sont aussi questionnés sur le timing de cet « Atelier » alors que rien n’est encore connu sur la quantité d’habitants (qui dépendra de la taille des logements) et du nombre d’accès au nouveau lotissement (2 selon le PPAS, mais 1 selon le nouveau projet qui renvoie tout le trafic vers l’avenue des Dames Blanches).

On ignore aussi l’accroissement de trafic induit par la crèche déjà prévue et par les participations aux activités récréatives envisagées. 

Petite précision finale, cette rencontre constituait le premier de quatre ateliers qui devaient se tenir, selon le planning décidé par la SLRB et la Commune, AVANT la fin mars. Pratiquement : deux ateliers Mobilité et deux ateliers Urbanisation. Les dates des 3 prochains ateliers ne sont pas connues. Nous avons insisté auprès de l’organisateur Citytools afin de prévenir les riverains dans des délais plus raisonnables.