Et le MR dans tout ça? Un combat pour le champ émoussé à la veille du scrutin?

On le sait, le maintien du projet de construction sur le champ dépendra largement du prochain gouvernement bruxellois. De sources sûres (MR) , nous apprenons qu’au niveau régional la construction n’est pas une priorité : « Les projets initiés par le précédent gouvernement sont examinés par les négociateurs actuels pour identifier ceux qui sont déjà avancés, ceux qui sont pertinents, ceux qui peuvent être postposés ou abandonnés. De notre côté, la volonté est claire, c’est celle de limiter la construction de logements sociaux car ceux-ci coûtent cher et le délai de livraison ne permet pas de résorber la longue liste d’attente. ». On peut donc en déduire que la priorité devrait plutôt être mise sur la rénovation. Rappelons que 4000 logements sociaux bruxellois sont vides et attendent d’être rénovés. 

Les critiques du passé

Dans le même temps, nous avons repris les déclarations successives du parti réformateur au cours des dernières mois.  Les critiques du champ portaient sur « l’absence de mixité » promise par la majorité actuelle (1/3 social, 1/3 acquisitif, 1/3 locatif privé), « une bétonisation incohérente », le risque de voir la construction de nouveaux logements dans la zone 2.1 (non construite en principe) d’ici 15 ans, et « l’impact sur la mobilité et le stationnement ». Dans un autre document, le MR de Woluwe Saint Pierre demandait de « mettre le paquet sur la rénovation des logements (sociaux) existants ».

La nouvelle position à la veille du scrutin

Depuis la fusion de la liste du Bourgmestre et du MR local, cet enthousiasme s’est pourtant émoussé. Dans un courrier, Alexia Bertrand nous confirme « avoir toujours eu des réticences face à ce projet. Je préférerais évidemment voir ce terrain rester non bâti. ». Mais elle poursuit : Aujourd’hui, la majorité Engagés – Défi – Ecolo a toutefois avancé sur le projet et nous sommes dans une situation où il existe un accord.  Mon espoir est que, vu la situation de la Région bruxelloise en quasi faillite et de la SLRB, le projet ne se fasse pas.  Cela, d’autant plus avec le changement de majorité à la Région bruxelloise.  J’espère que le MR prendra les compétences du logement.

S’il devait quand même se faire, alors l’engagement que nous prenons est le suivant :

  • Une consultation populaire sur le projet à une large majorité
  • Le fait de lever l’option sur la partie non constructible en mettant chaque année de l’argent de côté pour racheter ce morceau de terrain qui jouxte le quartier
  • Le fait de prévoir un chemin d’accès depuis le tram 44 jusqu’à l’îlot pour ne pas encombrer davantage le quartier. »

Un changement de cap regrettable qui fait dépendre l’arrêt du projet de la future politique du prochain gouvernement bruxellois. On appelle cela « botter en touche ». Dommage. Heureusement, quelques élus MR continuent de s’opposer à la concrétisation du projet actuel. La plupart sont des habitants du quartier des Dames Blanches.

8 réponses du Bourgmestre… et de nombreuses incertitudes

Le 6 septembre dernier, nous posions 8 questions au Bourgmestre sur l’état d’avancement du dossier Dames Blanches, alors qu’il ne s’exprime plus depuis bientôt 11 mois.  Nous venons de recevoir ses réponses le 25 septembre. Nous publions pratiquement l’ensemble du texte, parfois expurgé de propos sans rapport avec les 8 questions posées. Et avec nos commentaires.

QUESTION 1 :  Quel est l’état des lieux précis à ce jour ; agenda, autorisations demandées/obtenues (ou non), urbanisme, plan d’aménagement directeur, mandats octroyés ? Et quelles sont les prochaines étapes du calendrier (Commune, SLRB, Région) ?

Réponse du Bourgmestre :

Après un préambule sur les grandes lignes du projet, Benoît Cerexhe confirme que ce dernier suit son cours. Et précise ce qui suit : « Ce qui a été présenté en novembre 2023 est l’esquisse réalisée par le bureau et faisant partie intégrante de l’offre qu’il a remise dans le cadre du marché public de sélection du bureau d’architecture. Cette esquisse comporte des ajustements mineurs par rapport à ce qui a été présenté.Elle a été approuvée par la SRLB en avril dernier et ensuite par la Commune et EBDS (En Bord De Soignes) en juillet. … Le bureau travaille depuis lors sur l’avant-projet. …La prochaine étape est le dépôt de la demande de permis d’urbanisme. C’est prévu pour juin 2025 et c’est ensuite le processus habituel d’une demande de permis d’urbanisme qui sera d’application. Il est normal que ces étapes de la procédure prennent du temps vu la nature du projet. 

QUESTION 2 : La Commune s’est engagée à consulter les riverains de manière formelle et de se conformer à cet avis.  Mais à quel moment précis aura lieu cette consultation ? Avant, ou après la fin de toutes les procédures ? Et quels seront les riverains appelés à s’exprimer ? La zone d’impact direct se situe dans les 3 quartiers concernés + un rectangle : Tir aux Pigeons, Dames Blanches, Lauriers, Rue au Bois, Mille mètres + impact trafic Baron Huart. Et la consultation sera-elle liante pour la Commune ?

Réponse du Bourgmestre :

Le protocole d’accord prévoit qu’une consultation populaire aura lieu sur la base du projet soumis à l’enquête publique. C’est donc entre la finalisation de l’avant-projet et la demande de permis d’urbanisme que cette consultation sera organisée. Les détails organisationnels ne sont, à ce stade, pas encore finalisés, mais soyez assuré qu’ils seront rendus publics une fois établis. Le périmètre de cette consultation sera A Minima celui du quartier. Les résultats de la consultation consistent en un avis qui permettra à la Commune d’alimenter sa position sur les orientations du projet.

REMARQUE : Par rapport à notre question, la notion de « Quartier » n’est nullement précisée.  Et alors que la Commune s’engageait (dans Wolu Mag) à ne soutenir le projet « qu’à la condition qu’il recueille un large consensus parmi les habitants »,  le Bourgmestre ne présente plus la consultation populaire que comme un « avis »  permettant à la Commune d’alimenter sa position ». La nuance est de taille.

QUESTION 3 : Quelle sera l’attitude des élus de la Commune délégués auprès de la société de logement social En Bord De Soignes?

Réponse du Bourgmestre :

Les élus de la Commune délégués auprès de la société de logement EBDS y sont mandatés pour représenter la Commune. Ils y relayent les positions du Collège, lequel n’a jamais caché son ambition de réaliser ce projet pour toutes les vertus qu’il comporte.

QUESTION 4 : Le PPAS existant a-t-il été abrogé ? Si non, qui prouve que le projet à l’étude respecte bien le PPAS ? (nombre de logements, densité, voirie…) Et qu’en est-il de l’engagement répété de la Commune d’exiger : 1/3 de logement locatif, un tiers d’acquisitif et 1/3 de social ?

Réponse du Bourgmestre :

Le PPAS est toujours d’application. Le projet nécessitera certaines dérogations que le bureau d’études examine en ce moment. Il veillera à ce qu’elles soient le moins nombreuses. Il appartiendra à Urban de les analyser et de se prononcer sur chacune d’elle. 

REMARQUE : Il est pourtant clair que le PPAS n’est pas respecté : 200 logements au lieu de 130 prévus au PPAS, une seule voie d’accès/sortie par l’avenue des Dames Blanches, contre deux accès (avenue des Lauriers) prévus par le PPAS. Et enfin, la règle des 3/3 (1/3 location sociale, 1/3 location pour revenus moyens et 1/3 vente pour revenus moyens) n’est pas respectée. Revendiquer le PPAS pour justifier le projet actuel est donc particulièrement léger.

QUESTION 5 : Le plan d’incidences environnementales a-t-il déjà été confié à un bureau d’études et les résultats sont-ils disponibles ?

Réponse du Bourgmestre :

Un rapport d’incidences environnementales devra être réalisé pour le dépôt du permis d’urbanisme et sera disponible lors de l’enquête publique. 

QUESTION 6 : Qu’en est-il des modifications des voiries (une responsabilité communale) avec la menace d’élargissement de l’avenue des Dames Blanches? Une éventualité à laquelle vous vous êtes toujours opposé. 

Réponse du Bourgmestre :

Nous nous sommes engagés à ne pas modifier le gabarit de l’avenue des Dames Blanches. La STIB, quant à elle, nous a fait part de son engagement à proposer des solutions pour améliorer l’accessibilité du nouveau quartier. Nous devrions prochainement pouvoir en prendre connaissance. 

REMARQUE : une bonne nouvelle dans ce dossier. Le Bourgmestre confirme qu’il ne modifiera pas le gabarit de l’avenue des Dames Blanches. On espère qu’il ne jouera pas sur les mots en repoussant les emplacements de parking dans les pelouses situées entre les arbres. Ce qui ferait de l’avenue des Dames Blanches  une autoroute urbaine. Rappelons que la « cité des Dames Blanches » conçue par Herman De Koninck est considérée comme «une figure marquante du mouvement moderniste ». Depuis de nombreuses année, l’avenue des Dames Blanches figure sur « la liste des biens à protéger » dressée par le Service des Monuments et Sites.

QUESTION 7 : La pratique quotidienne des riverains ne correspond pas aux études de trafic financée par les promoteurs du projet. Vous-même avez émis des craintes sur la possibilité d’encombrement lors des présentations publiques. Quid de la gestion du trafic et des parkings ?

Réponse du Bourgmestre :

Je tiens à souligner que l’étude a eu pour but principal de faire le point sur la situation actuelle concernant la mobilité dans le quartier, et de voir objectivement dans quelle mesure la charge apportée par le projet allait la modifier significativement. Elle a conclu que ce ne serait pas le cas. Rappelons, sur cette thématique, la promesse de la Région d’aménager le chemin menant au tram 44. Ce projet d’écoquartier modèle sera certainement un lieu qui conviendra d’autant mieux aux familles faisant le choix d’avoir maximum un véhicule à quatre roues, et qui sont de plus en plus nombreuses (0.9 voiture par ménage à Woluwe-Saint-Pierre). Cependant, des parkings en suffisance sont prévus sur le site pour éviter une surcharge dans le quartier.

REMARQUE : ce point est particulièrement faible, le Bourgmestre lui-même avait émis des interrogations sur les conclusions de cette étude. Chacun sait que, dans les quartiers Sainte-Alix et « Vieux Quartier », il est impossible de trouver un place après 21h. L’insuffisance de places prévues dans le projet Dames Blanches et le trafic généré par plus de 200 voitures (habitants, parents des enfants de la crèche, participants aux activités du mini-centre communautaire…) ne tient pas compte de la réalité. Quand  à l’accessibilité au tram 44, cela fait plus de 15 ans que le STIB dit « envisager » de placer un passage pour piétons.  

QUESTION 8 : Quelle est la garantie juridique que la zone 2.1 non construite par la SLRB durant 15 ans sera bien acquise par la nouvelle majorité issue des élections communales de 2036 (soit après 3 élections). 

Réponse du Bourgmestre :

Concernant les garanties d’acquisition de la zone 2.1,  un budget d’un montant de 500.000€ est inscrit depuis 2023 à chaque budget afin d’assurer l’acquisition du terrain à la fin de la période de 15 ans prévue dans le futur bail emphytéotique. L’acquisition a été spécifiquement prévue dans la Convention adoptée par le Conseil communal en décembre 2023 puisqu’elle prévoit une option d’achat réservée à la Commune dans les 6 premiers mois de la 15ème année du droit d’emphytéose. Un bail emphytéotique dans lequel cette option d’achat sera spécifiée devrait être prochainement signé entre les parties.

REMARQUE : C’est le point le plus faible de ce projet. La majorité actuelle s’engage à prévoir un budget annuel pour acheter la partie non construite du champ dans … 15 ans. Et empêcher, ainsi, une seconde phase de construction.

Dans le scénario prévu par la convention (entre la commune et la SLRB) Il faut donc que les 3 futures majorités successives  (2024-2030 et 2036) poursuivent sur cette voie, mais aussi que la majorité qui sera mise en place en 2036 décide d’acheter le champ. Ce que personne ne peut garantir, puisque la commune pourra, alors, avoir d’autres priorités.  Le Bourgmestre le reconnaît lui-même : il s’agit d’une « option » d’achat qui ne sera valable que pendant 6 mois. Après quoi, la SLRB pourra récupérer la zone 2.1 et y construire à nouveau 200 logements. Nous aurons alors 400 logements sur le champ.

Le Bourgmestre renvoie la patate chaude à la Région

Pour conclure, (hors questionnaire) Benoît Cerexhe change totalement de registre et lance une sorte d’incantation qui cherche à rassurer: « Enfin, je tiens à préciser que la concrétisation d’un projet sur ce terrain dépend de la capacité financière de la Société du Logement de la Région de Bruxelles-Capitale (SLRB) à le réaliser, la Commune n’intervenant en rien pour le financement de celui-ci.». Et, de fait, toute la presse a évoqué l’état de quasi-faillite de la SLRB (et de EBDS) et le déficit plus qu’inquiétant de la Région Bruxelloise.  Par ailleurs, la commune mettra bien la main à la poche, comme le prévoit la convention signée entre la commune et la Région-SLRB. Nous y reviendrons dans les jours qui viennent.

On sait que les Engagés et le MR seront bientôt aux commandes de la Région… et donc responsables du contrôle budgétaire de la SLRB. L’avenir du Champ est plus que jamais entre leurs mains. 

Projet immobilier des Dames Blanches: déjà 10 mois de silence

Après un silence de près de 10 mois sur l’évolution du projet des Dames Blanches, nous avons envoyé une lettre au Bourgmestre afin qu’il fasse le point sur ce dossier dont beaucoup d’entre vous pensent (à tort peut-être) qu’il a été enterré

Voici le texte intégral de notre courrier, dont 8 questions qui reviennent sans cesse dans nos discussions. Nous publierons bien sûr les réponses dès qu’elles nous parviendront

Monsieur le Bourgmestre,

Nous sommes actuellement interpellés par les riverains du champ des Dames Blanches qui continuent à se poser des questions. Ils s’étonnent notamment que la dernière présentation (à la maison communale) le 13 novembre 2023 ait laissé de nombreuses questions sans réponses. La Commune avait pourtant convenu de tenir les riverains régulièrement au courant de l’évolution du dossier…. Mais, depuis novembre 2023, c’est le silence total. Pourtant, ce 13 novembre, plusieurs questions restaient sans réponse à propos des gabarits, du trafic (un problème souvent souligné par le Bourgmestre lui-même), l’aménagement des Dames Blanches, la sécurité, la gestion des eaux, et les parkings en suffisance (alors que rues de Sainte-Alix et du Vieux Quartier sont déjà saturées).

Nos principales questions sont les suivantes :

  • Puisque la Commune et la SLRB travaillent ensemble pour ce projet, quel est l’état des lieux précis à ce jour; agenda, autorisations demandées/obtenues (ou non), urbanisme, plan d’aménagement directeur, mandats octroyés ? Et quelles sont les prochaines étapes du calendrier (Commune, SLRB, Région) ?
  • La Commune s’est engagée à consulter les riverains de manière formelle et de se conformer à cet avis.  Mais à quel moment précis aura lieu cette consultation? Avant, ou après la fin de toutes les procédures? Et quels seront les riverains appelés à s’exprimer ? La zone d’impact direct se situe dans les 3 quartiers concernés + un rectangle : Tir aux pigeons, Dames Blanches, Lauriers, Rue au Bois, Mille mètres + impact trafic Baron Huart. Et la consultation sera-elle liante pour la Commune ?
  • Quelle sera l’attitude des élus de la Commune délégués auprès de la société de logement social En Bord De Soignes?
  • Le PPAS existant a-t-il été abrogé ? Si non, qui prouve que le projet à l’étude respecte bien le PPAS? (nombre de logements, densité, voirie…) Et qu’en est-il de l’engagement répété de la Commune d’exiger : 1/3 de logement locatif, un tiers d’acquisitif et 1/3 de social ?
  • Le plan d’incidences environnementales a-t-il déjà été confié à un bureau d’études et les résultats sont-ils disponibles ?
  • Qu’en est-il des modifications des voiries (une responsabilité communale) avec la menace d’élargissement de l’avenue des Dames Blanches? Une éventualité à laquelle vous vous êtes toujours opposé. 
  • La pratique quotidienne des riverains ne correspond pas aux études de trafic financée par les promoteurs du projet. Vous-même avez émis des craintes sur la possibilité d’encombrement lors des présentations publiques. Quid de la gestion du trafic et des parkings ?…
  • Quelle est la garantie juridique que la zone 2.1 non construite par la SLRB durant 15 ans sera bien acquise par la nouvelle majorité issue des élections communales de 2036 (soit après 3 élections). 

Une réaction de votre part dans les 10 jours serait fort appréciée. Les réponses seront publiées sur notre site web et sur notre page FB.

Dans l’attente de vous lire, je vous prie d’agréer, Monsieur le Bourgmestre, l’expression de mes salutations distinguées.

Jean-Claude Verset

Nouvelle arnaque du champ des Dames Blanches :

2,5ha de « biodiversité » pour cacher 200 logements

Sud info annonce, comme un scoop, la création sur le champ des Dames Blanches, d’un « projet citoyen »  axé « sur l’agriculture urbaine, la biodiversité  et l’intégration des animaux en milieu urbain ». Le tout sur 2,5ha. Un superbe projet en apparence, qui cache un tour de passe-passe électoral.

Rappelons les faits : les promoteurs immobiliers du champ des Dames Blanches ( la SLRB et la majorité actuelle de Woluwe-Saint-Pierre) veulent construire 200 logements sur le champ des Dames Blanches. Un terrain totalement enclavé dont tout le monde sait qu’il provoquera de graves problèmes de circulation dans l’avenue des Dames Blanches. Pour faire passer ce projet, la Commune promet qu’une partie du terrain ( 2,5ha sur les 10ha constructibles) ne sera pas construit durant 15 ans. L’accord Commune/Région prévoit, qu’après ce délai, la majorité communale en place en 2040 ( !!!) aura la faculté de racheter cette partie non construite. Si elle ne le fait pas, la SRLB pourra construire une seconde phase de logements.

Qu’en est-il de la consultation populaire promise aux riverains ?

Le Bourgmestre a toujours déclaré que ce projet immobilier ne serait réalisé que si, et seulement si, les riverains du champ y apportent leur soutien à l’occasion d’une consultation populaire encore à venir. Elle semble tombée dans les oubliettes.

C’est donc hors contexte, et sans consultation sur le projet de construction immobilière, que « surgit » dans la presse, ce qui ressemble bien à un communiqué de la Région et de la Commune.

Tout y est cousu de fil blanc : les promoteurs immobiliers font comme si le projet de construction de 200 logements était acquis, ce qui n’est pas le cas.

Et l’on voit bien que même dans cet « ersatz » d’espace agricole et environnemental, le ver est dans le fruit : cette expérience sera limitée à 15 ans. Soit exactement la période au-delà de laquelle la seconde phase de construction pourra être entreprise, si la majorité de l’époque décide de ne pas racheter la zone 2 du champ. Par désintérêt ou simplement par manque d’argent.

Une impossibilité financière

Car, parlons-en de l’argent : la Commune doit déjà revoir ses investissements futurs à la baisse. La Région bruxelloise est fortement appauvrie, et tous les partis reconnaissent que la SLRB qui devrait être l’investisseur du projet de construction est en faillite virtuelle. Pour les chiffres précis (démentis par personne) Nous vous renvoyons à notre post sur l’interview de Didier Gosuin et  d’Alain Maron.

Si la Commune envisage d’animer le champ par des activités de biodiversité et d’agriculture urbaine, bravo, tous les riverains en seront heureux, mais si c’est pour mieux cacher la poursuite absurde de la bétonisation de l’une des dernières friches de la Région, c’est de la supercherie, voire de l’arnaque. La proximité des élections n’excuse pas tout.

Plus que jamais, il faut rester vigilants : l’offre d’un joli projet  environnemental  n’est que l’arbre qui cache une forêt de ….200 logements, voire le double lorsqu’arrivera le terme des 15 ans.

Alain Maron (Ecolo)  et Didier Gosuin (Défi) : la SLRB est en faillite

L’approche des élections délie les langues.  Sur les ondes de la RTBF, ce mercredi 22 mai, les ténors bruxellois d’Ecolo et de Défi reconnaissent l’échec de la SLRB et prônent des alternatives. Pourtant, à Woluwe-Saint-Pierre, ces deux mêmes partis soutiennent le projet des Dames Blanches dont le budget explose à près de 100 millions d’euros.

Pour Alain Maron, «Il faudra faire du logement supplémentaire, mais d’abord sur du logement existant ». Il évoque la conversion des bureaux en logements, et constate que « ça fonctionne » . Il veut aussi « socialiser des logements » grâce aux agences immobilières sociales : « On fait du win-win pour les locataires et les propriétaires, et cela fonctionne ». Ecolo mise donc sur le logement existant.

Didier Gosuin : On s’est gouré dans la politique du logement social »

Pour Défi, Didier Gosuin tire un constat plus sombre encore : « A la Région bruxelloise, tous partis confondus, on s’est gouré dans la politique du logement social. Aujourd’hui la société du logement social (SLRB) est quasiment en faillite. On est incapable à la fois de rénover et de construire. Il y a d’autre voies. Mon parti prône depuis longtemps -mais le PS est contre- d’octroyer des allocations de loyer. Le pouvoir public n’a plus les moyens de créer du logement. Par contre, dans le logement social, il faut introduire le bail à terme. Il n’est pas normal de rester dans le logement social dans certaines conditions de revenus. Il faut de la rotation dans le logement social. La majorité des gens à faible revenu ne sont pas dans le logement social, mais dans le privé, il faut les aider par des allocations de loyer. »

Alain Maron : «La SLRB est quasi en cessation de paiement »

Sans aller aussi loin, Alain Maron tire les conséquences de la politique du logement public à Bruxelles: « Il faut être conscient que le logement public ne va pas résoudre la crise du logement . Il faut sortir de ce fantasme On doit faire mieux avec l’argent qu’on a et je rejoins ce que dit Didier Gosuin, la SLRB est quasiment en cessation de paiement.»

Il encourage en revanche les projets définis comme «exemplaires» que sont les coopératives d’investisseurs : « Elle rachètent des logements à rénover et en font des logements à finalité sociale, parfois pour du public très défavorisé ». Ce type de démarche doit absolument être encouragé ».

En résumé, la politique bruxelloise du logement public relève au mieux du « fantasme », au pire, de la gabegie et de la mauvaise gestion. Socialement, écologiquement et économiquement, un projet tel que celui des Dames Blanches appartient à une époque révolue.

Dans 15 ans, le champ des Dames Blanches sera-t-il entièrement construit ?

Le préaccord entre la Commune et la Région prévoit de ne rien construire sur une partie du champ. Mais pour une durée de 15 ans seulement. Après ce délai, la SLRB pourrait aisément reprendre la bétonisation. L’exemple des potagers Ernotte Varda (Ixelles/Watermael-Boitsfort) en est l’illustration.

Il était une fois un grand potager à Ixelles, cultivé par des riverains. En 2009, l’idée est « apparue », d’y construire du logement social «pour résoudre la crise du logement». Une partie du terrain est alors construite. En 2011, les citoyens parviennent à sauver une bonne partie des potagers du bétonnage. Mais ce n’était que partie remise, car en 2018, les pouvoir publics remettent les couverts en invoquant « la nécessité de construire du logement social ». La mobilisation des riverains reprend, mais déjà la Commune assure que le site ne sera pas détruit entièrement… «mais qu’il faut répondre à la crise du logement ». Une politique de « grignotage » qui vise à faire oublier cette « tache verte » dans le paysage urbain.

Rappelons pourtant -une nouvelle fois- que près de 4500 logements sociaux bruxellois sont actuellement inoccupés faute d’entretien, qu’il y en a près de 4 fois plus dans le secteur privé et que des milliers de mètres carrés de bureaux ne demandent qu’à reprendre du service dans le logement.

Même scénario pour les Dames Blanches ?

Le plan défendu par la Région Bruxelloise avec l’aide de l’actuelle majorité s’inspire du même scénario.

Comme nous l’avons souvent répété, c’est dans 15 ans que la majorité en place (après trois élections successives !) devra prendra la décision d’acheter (ou non), la seconde partie du champ des Dames Blanches non construite lors de la première phase. Le prochain Bourgmestre (élu en 2036) aura alors 6 mois pour prendre sa décision. En cas de refus d’acheter le terrain, la SLRB pourra reprendre immédiatement ses constructions sur le champ. Ce qui pourrait amener, à terme, la construction de 400 ou 450 logements sur le Champ des Dames Blanches.

La conclusion de tout cela ? La volonté de la SLRB est bien de construire plus de 400 logements, et pour l’éviter, il faudrait compter (selon l’actuel Bourgmestre), sur la décision hypothétique du -prochain- Bourgmestre inconnu issu d’une majorité toute aussi inconnue qui sera en place vers …2037. A ce moment, Il faudra espérer que le budget communal (déjà en difficulté aujourd’hui) aura les ressources financières nécessaires pour réaliser l’achat, et que le Champ des Dames Blanches sera encore une priorité pour cette majorité future dirigée par des partis qui n’existent sans doute pas aujourd’hui.

Autant de points d’interrogation qui nous incitent à penser qu’il ne faudra plus attendre longtemps avant de voir disparaître ce qui pourrait encore rester le dernier champ agricole de la commune.

Heureusement, l’avenir du champ n’est pas encore écrit. L’importance que prend aujourd’hui le respect de l’environnement et la lutte contre la bétonisation des derniers espaces verts sont des arguments avancés par de nombreuses études. Dont celle du dernier rapport du Comité d’experts Climat bruxellois. Nous y reviendrons bientôt.

Dames Blanches

Financement, consultation populaire, mobilité … : Une nouvelle « convention » signée sans savoir.

Profitant de la période des fêtes, la Commune signe une nouvelle convention-cadre avec la Région, avant toute consultation populaire, sans réel plan financier, et en oubliant le dossier mobilité dont la faiblesse est reconnue par le Bourgmestre lui-même.

« Pourquoi s’enfoncer si vite dans un projet dans lequel il demeure autant d’incertitudes » s’est inquiété Etienne Dujardin lors du Conseil Communal (19 décembre) qui a voté la nouvelle convention ? Cette dernière pourra toujours être retirée, lorsque les riverains pourront (enfin) donner leur avis et s’y opposer, mais tout indique que le Bourgmestre joue la montre dans l’espoir de clôturer le dossier avant les élections. Est-ce bien démocratique ?

Aucun plan financier précis

On l’a dit souvent, les finances de la société des logements sociaux En Bord De Soignes (EBDS) sont largement dans le rouge depuis plusieurs années, et le trou se creuse. Pourtant, Benoît Cerexhe estime «sans pouvoir en parler en Conseil Communal, ne pas douter des capacités financières de EBDS de pouvoir gérer ce projet (ndlr : colossal) ». Un plan qui lui imposera pourtant des remboursements durant 27 ans (délai prévu dans la convention).

Par ailleurs, la Commune reconnaît, pour la première fois, une dépense de 4 millions d’euros pour les infrastructures collectives (crèche et centre communautaire), à payer avant 2027. Mais la Commune aurait obtenu «un accord de principe» sur un subside de la SLRB. Pour rappel, la SLRB, en charge des logements sociaux, dépend de la Région bruxelloise, dont les finances sont, elles aussi en (très) mauvaise santé. Rappelons que l’endettement de la Région -qui était de 11,4 milliards au 31 décembre 2022- devrait croître au cours des deux exercices suivants de plus de 2 milliards. La Cour des Comptes parle de manque de transparence du budget (RTBF).

Faute de données disponibles, Etienne Dujardin tente, de manière empirique, de calculer la faisabilité financière du projet de construction. Le projet étant financé à 50% par la SLRB , il reste 30 millions d’euros à charge d’EBDS (bailleur social). Malheureusement, dès 2024, la SLRB n’accordera plus de prêts à long terme aux SISP (sociétés de logement social) remarque Etienne Dujardin. La convention, qui vient d’être signée, assure pourtant qu’une solution financière sera trouvée d’ici 2029 (?!). Non seulement ce n’est pas précis, mais ce sera supporté par les prochaines majorités. «Dans le logement social, la règle est que le loyer ne peut dépasser plus de 20% des revenus des personnes. Soit 300 à 500 euros, calcule le Conseiller communal. Pour un montant de 30 millions d’euros à rembourser grâce aux loyers, l’on peut compter 500 euros X 12 mois X 27 ans (délai prévu de remboursement par la convention) X 120 logements sociaux. » On est bien loin ( la moitié à peine) du

montant requis. Et cela sans compter les taux d’intérêt, ni les frais d’entretien qui seront déjà importants après 15 ans.

« Ce n’est pas avec des projets comme ça qu’on va améliorer la santé financière de la SISP » remarque ironiquement Etienne Dujardin  qui conclut: «On nous demande de signer une convention portant sur un montant énorme, sans plan financier crédible.» Et la convention a bien été votée ce mardi.

La Commune abandonne le PPAS

Accusé par l’opposition d’avoir abandonné la défense du PPAS de 130 logements (soutenu à l’époque par l’actuel Bourgmestre), Benoît Cerexhe justifie sa position par le fait que la législation a changé et permettrait à la Région de tenter l’abroger ce PPAS. Pourtant, cette réalité existe depuis des années déjà, et n’a pas permis à la Région d’imposer deux projets (Dupuis en 2007 et Frémaud en 2017).

Par le passé, la Commune avait toujours soutenu le PPAS d’origine. Un bel exemple à suivre est donc celui de Boitsfort qui, avec les riverains, se bat pour protéger le Champ des Cailles.

Au contraire, l’argument invoqué par la majorité de Woluwe -Saint-Pierre reste le même depuis deux ans. Il tient en une phrase : « nous n’étions pas demandeurs de ce dernier projet, mais si on ne l’accepte pas, ce pourrait être pire la prochaine fois. » Tout le contraire d’une politique visionnaire, à un moment où l’évolution des mentalités est, au contraire, favorable à une Région plus écologique et à l’augmentation des zones vertes dans une région surpeuplée (cfr Alain Maron Ministre Ecolo). Le Champ de Dames Blanches est emblématique de cette vision futuriste.

Consultation populaire? «Plus tard»

Autre constat formulé par le Conseiller communal (MR) Etienne Dujardin : en signant au pas de charge cette convention avec la Région bruxelloise, la SLRB et En Bord de Soignes (EBDS), la Commune marque une rupture avec sa politique antérieure.  «En signant cette convention, on affaiblit le poids de l’avis qui sera demandé aux riverains. Si les habitants disent non, la Commune sera en difficulté avec la SLRB qui pourra sortir sa convention en cas de litige. »

Autre point inquiétant : l’impossible de savoir quand sera organisée la consultation populaire promise, alors que l’on ne connaît pas encore, selon le Bourgmestre, « la manière dont le projet urbanistique va se développer sur le terrain. » Bref, on signe des conventions déjà précises dans leur contenu, mais ce n’est pas encore assez clair pour demander l’avis des riverains.

Mobilité : un problème glissé sous le tapis

L’aspect mobilité aussi est oublié. Lors de la dernière réunion publique (on ne parle pas des 4 réunions secrètes tenues avec 20 personnes « choisies au hasard et rémunérées), tout le monde, y compris le Bourgmestre et certains Echevins ont reconnu que les paramètres de mobilité avaient été largement sous-estimés. Et là non plus, la convention n’apporte pas de réponse. Ce qui n’empêche pas la majorité de la signer.

Le plus mauvais moment pour signer

Pour l’anecdote, le point précédent celui des Dames Blanches au Conseil communal, portait sur le survol de Woluwe par les avions de Zaventem. Le Bourgmestre se révoltait, avec raison, que l’enquête publique de la Région flamande sur l’avenir du ciel bruxellois avait lieu pendant la période des fêtes « lorsque les gens pensent à autre chose ». C’est pourtant la même stratégie qu’il utilise aujourd’hui pour faire passer le vote de la convention-cadre sur le Champ des Dames Blanches.

Dans un autre contexte, on aurait pu en rire.

Réunion des Dames Blanches… «Caramba, encore raté »

Lundi soir avait lieu la présentation du projet de construction retenu par un «jury». Une proposition rejetée en masse par les riverains venus en nombre.

En principe, la soirée avait pour but de présenter le projet architectural retenu par un jury autodésigné ayant à choisir parmi cinq propositions. Un scénario bien organisé, qui semblait toutefois oublier qu’aucun accord des riverains du champ n’a encore été demandé, ni obtenu à ce jour. Ils étaient venus le rappeler.

Les représentants de Citydev ont d’abord tenté de justifier -une nouvelle fois- le choix de désigner 21 personnes « tirées au hasard » et rémunérées pour chaque présence  à des réunions secrètes qui ont précédé cette première réunion publique depuis 6 mois. Les 21 personnes avaient dû signer un accord de confidentialité leur interdisant de communiquer avec les autres riverains. Nous ne reviendrons pas sur ce haut fait de la transparence politique.

Des « micro-refuges pour animaux »

La technique, très connue en politique, est celle du principe de répétition : si les habitants n’acceptent pas une proposition, c’est parce qu’ils n’ont pas bien compris. Il suffit de la leur réexpliquer sans cesse jusqu’à ce qu’ils abandonnent. Mais les participants avaient leurs propres questions.

Plutôt que de la taille des briques et des « micro-refuges pour animaux », les riverains ont voulu parler trafic routier dans l’avenue des Dames Blanches, places de parking insuffisantes, financement du projet, avenir incertain de la zone 2 .1  « non constructible »…

Budget mal ficelé

Un membre de la SLRB, propriétaire sociale du terrain, confirme que la Société bruxelloise du Logement interviendra pour 50% dans le financement de la construction des logements sociaux (120 sur les 200 prévus). C’est donc à « En Bord de Soignes », en grandes difficultés financières (voir nos posts précédents) de financer le reste alors que ses pertes, pour 2022, sont proches de 850.000 Euros). Le Bourgmestre, actionnaire à 30% de Bord de Soignes, a immédiatement confirmé -comme il le fait depuis le début- que la Commune n’interviendra pas pour un Euro dans ce projet.

Et comment comprendre cet acharnement à vouloir construire 200 logements alors que « En Bord De Soignes » compte 234 logements sociaux inoccupés depuis parfois plus de 10 ans. Avec un risque réel : un propriétaire privé vient d’être condamné pour ne pas avoir rénové un logement inoccupé. (voir posts précédents)

L’autre problème financier évoqué par les riverains est celui de l’achat de la zone 2.1 par la Commune, pour éviter toute construction dans 15 ans, comme le prévoit le protocole d‘accord entre la Région bruxelloise et la Commune. Le but annoncé est de provisionner un montant annuel pendant 15 ans pour acheter la zone non construite lorsque la majorité (inconnue) devra décider, dans 15 ans, d’acquérir, ou non, cette partie de terrain. C’est là que commence le flou total : personne ne sait (pas même le Bourgmestre) quel sera le prix demandé par la SLRB. Le provisionnement annuel de 500.000 euros prévu depuis cette année ne repose donc sur rien. Qui peut croire que le terrain de plusieurs hectares, situé à Woluwe-Saint-Pierre, sera vendu 7,5 millions d’Euros dans … 15 ans ? Mais surtout, personne ne peut dire, aujourd’hui, quelle sera la politique menée par la majorité de la Commune de Woluwe-St-Pierre en 2037 (3 élections successives). Les priorités du moment, les volontés du Bourgmestre de l’époque, l’état des finances de la Commune et de la Région interdisent de tirer le moindre plan sur la comète. C’est l’un des gros points faibles de ce scénario : les promesses n’engagent que ceux qui y croient. 

Mobilité : faudra qu’on en reparle

Un obstacle immédiatement évoqué face au projet de la SLRB soutenu par la Commune est celui de la mobilité. L’aspect enclavé du champ ne permet pas de faire entrer et sortir les centaines de voitures du champ par l’avenue des Dames Blanches en un seul point « où aucun feu n’est prévu pour l’instant ». Les véhicules des habitants, des visiteurs, des sociétés de transport et du personnel de la crèche impacteront considérablement le trafic dans cette avenue au gabarit étroit. La crainte des habitants est de voir l’avenue des Dames Blanches élargie pour en accélérer le débit.

Le parking des véhicules inquiète également : le nombre de places prévues est largement inférieur à un véhicule par ménage . D’autant qu’il faut y ajouter le personnel de la crèche et les parents qui viennent et repartent 2 fois par jour. La recherche de places pour les véhicules supplémentaires générés par ce projet ne pourra qu’entrer en concurrence avec celles du vieux quartier et de Sainte -lix, tous deux déjà saturés dès la fin d’après-midi. 

Voitures électriques en souterrain ?

Un participant s’est légitimement inquiété des parkings prévus sur le champ. Tous sont placés en souterrain. Or, l’avenir est au véhicule électrique. Et déjà, des voix se lèvent contre l’installation en sous-sol de telles voitures dont les incendies liés aux batteries rendent les interventions des pompiers pratiquement impossibles. L’emballement thermique ne peut être arrêté par de l’eau ou une privation d’oxygène et les véhicules brûlent avec deux fois plus d’intensité que lors d’un incendie normal.

Bref, la mobilité reste un vrai problème, comme l’a reconnu le Bourgmestre lui-même :  « la mobilité reste un point important ».

Tout comme celui lié aux problèmes d’écoulement d’eau, s’il est vrai que le projet représente 63% d’emprise au sol en termes de minéralisation. Difficile de croire que quelques « noues » suffiront à retenir les flots en cas de fortes pluies.

Respect du PPAS ?

La présentation du projet retenu par le « jury » avançait par ailleurs le respect du PPAS (Plan Particulier d’Affectation du Sol toujours actuel). L’argument de la Région repose sur le fait que le projet respecte le gabarit des bâtiments du PPAS… Et c’est tout.  Par souci d’exactitude, des participants ont voulu ajouter que le PPAS (qui date du début des années 2000) prévoit un nombre de 120 à 130 logements, et non 200 logements. Et que même pour ce nombre de logements plus réduit, il est prévu deux voies d’accès pour éviter d’engorger l’avenue des Dames Blanches.

Depuis le projet de construction précédent (2017) le Bourgmestre s’était, en outre, engagé à ce que le projet soit équilibré entre 1/3 de logements sociaux, 1/3 de locatif moyen et 1/3 d’acquisitif).

Et la consultation populaire dans tout cela ?

Alors que l’on ne parlait plus que d’une future enquête publique (purement légale), le Bourgmestre a confirmé qu’il y aura bien une véritable consultation populaire avant la procédure légale, mais sans en préciser la date.

 En conclusion…

La réunion de lundi relevait simplement de l’information donnée par un « jury » sur son souhait de construire un projet de promotion immobilière. Ce n’est pas faire injure à la vérité que de dire qu’il a été fraîchement reçu. 

Nous étions le 13 du mois… lundi, certains ont dû croire à la numérologie.

Réunion sur les « projets » Dames Blanches, lundi 13 novembre

5000 habitants de Woluwe-St-Pierre ont reçu une invitation à venir « découvrir » les propositions architecturales des projets Dames Blanches lundi prochain, 13 novembre. Tout est fait pour que personne n’y vienne. Il y a d’abord le délai de 6 jours beaucoup trop court. Ensuite, le pensum  du toutes-boîtes est écrit dans un style administratif que ne démentirait pas Courteline. Pas moins de deux pages (par langue) qui révèlent un besoin de la Commune et de la SLRB de se justifier à tout prix. Et surtout, pour la première fois depuis que le champ des Dames Blanches fait polémique, la réunion n’aura pas lieu dans le quartier des Dames Blanches, mais à la Maison Communale. La ficelle est un peu grosse.

Malgré la méthode, nous incitons les riverains à participer à la réunion de lundi à 18H30. Car rappelons que la décision de construire ce projet sur le champ des Dames Blanches n’est absolument pas acquise. Souvenons-nous que le Bourgmestre s’est engagé, voici plusieurs années, à n’accepter aucune construction qui ne respecterait pas le PPAS, ni la proportion 2/3- 1/3 (logements privatifs : logements sociaux). Et surtout qui n’accueillerait pas un large consensus parmi les habitants… On en est loin, très loin.

Accueillir les Gens du Voyage sur le Champ des Dames Blanches (2ème épisode)

Voici quelques jours, nous avions révélé que l’appel à projet officiel pour l’avenir de la partie 2.1 du champ envisageait d’accueillir un camp pour «les Gens du Voyage». Grâce à nous, la Commune a découvert ce qu’elle présente désormais comme une « coquille » (dixit le Chef de Cabinet du Bourgmestre Cerexhe).  La vraie question est donc:  la Commune est-elle encore aux commandes du projet Dames Blanches? Est-elle tenue au courant de l’évolution du projet ?

Depuis près de deux ans, on voit bien que l’éventuelle construction du champ n’est plus du tout gérée  par la majorité communale, mais exclusivement par la Région bruxelloise (la Secrétaire d’Etat au logement Nawal Ben Hamou) et son bras armé la SLRB. Les gestionnaires de ce processus sont légion :  Citydev et des flopées d’architectes, urbanistes et autres « spécialistes » chargés de nous convaincre. Les élus de Woluwe, eux, se taisent dans toutes les langues malgré les nombreuses questions des riverains et leurs craintes face à la procédure opaque et antidémocratique mise en place depuis 6 mois (désignation de 21 personnes rémunérées pour remplacer les réunions citoyennes).

Le dernier épisode de la « coquille » des Gens du Voyage est le dernier avatar du renoncement de la Commune au profit de la Secrétaire d’Etat au logement. 

Il est temps de mettre un terme à ce pseudo processus participatif qui a déjà coûté très cher. Rien que pour le seul « Appel pour projet Dames Blanches », un montant de 100.000 euros est déjà libéré. Et cela, alors que rien ne permet encore à personne de déclarer que la construction du champ aura bien lieu.

Rappelons que, depuis des années, le Bourgmestre s’est en effet engagé à ne pas modifier le PPAS (qui ne prévoit que près de 130 logements et deux voies d’accès), à prévoir un plan de mobilité digne de ce nom, à appliquer la règle des trois tiers (1/3 de logements sociaux, 1/3 de locatif moyen et 1/3 d’acquisitif).

Et surtout, il s’est engagé à obtenir le « consensus des habitants ».

Mais voilà, rien de tout cela n’est arrivé. A la place, nous sommes confrontés à une stratégie de l’enfumage développée depuis deux ans par la Région et ses multiples structures politico-administratives. Comme pour endormir la population.

Monsieur le Bourgmestre reprenez votre liberté et écoutez les riverains.