» La Commune ne suivra pas si le montage financier n’est pas sûr à 100 %. »

La récente interview de Benoît Cerexhe publiée par La Libre avait provoqué notre réaction suite à certaines contrevérités contenues parmi les déclarations du Bourgmestre (voir notre post précédent ou sur www.damesblanches.be). Maël Duchemin, journaliste à la DH (même groupe que La Libre) s’est penchée sur ces mêmes déclarations de Benoît Cerexhe pour démêler le vrai du faux. Intriguant…

Dans l’article de La Libre, le Bourgmestre déclarait notamment vouloir réserver les futurs logements à construire sur le champ à de jeunes habitants. Nous avions signalé que cela n’était juridiquement pas possible. Benoît Cerexhe revient pourtant à la charge dans la DH en assurant que les logements acquisitifs de Citydev à venir (non plus 200, mais 80) peuvent être vendus en ajoutant un critère d’âge. Dans les faits, la journaliste apporte pourtant une précision: « il y a bien un critère d’âge mais il s’agit simplement du fait d’avoir plus de 18 ans pour pouvoir acheter ces logements. Aucune autre indication n’est formulée dans l’Arrêté du gouvernement qui encadre les activités de Citydev. L’acteur du logement subsidié nous confirme même qu’aucun levier ne lui permet de réserver des logements aux jeunes. » Par ailleurs, la législation européenne sur la non-discrimination l’interdit.

Faute de certitudes, le Bourgmestre conclut par une pirouette: « les pouvoirs publics doivent être capables de cibler les jeunes. Je veux qu’une partie de ces logements leur soient réservés. Je dois encore me renseigner. »

Des renseignements si difficiles à obtenir

Sur la faisabilité financière du projet cette fois, le Bourgmestre avait déclaré à La Libre qu’il attendait des précisions de la SLRB et de « En Bord de Soignes ». La rumeur circule qu’on ne s’y retrouverait pas au niveau des finances du projet, réagit cette fois le Bourgmestre. S’il ne s’agit que d’une rumeur, la Commune doit le savoir, puisque la majorité dispose de plusieurs sièges au Conseil d’Administration de la Société de logement social . Prudent, il conclut par cette phrase : « La Commune ne suivra pas si le montage financier n’est pas sûr à 100 %. »

Achat du terrain dans 15 ans : la blague du siècle

Reste la question du financement de l’achat, dans 15 ans, de la partie non construite du champ par la Commune. Le Bourgmestre se dit confiant dans le fait que les prochaines majorités -peu importent les partis qui les composent-, «devraient également suivre cette stratégie». C’est ce précisément conditionnel persistant dans le langage du Bourgmestre qui révèle toute la fragilité du concept. Car nul ne peut imposer une décision à une majorité qui sera élue en … 2036. Pour éviter de se soumettre aux aléas de de la politique, il existe pourtant un solution très simple: acheter dès maintenant la seconde partie (2.1) du terrain à sa valeur actuelle et le financer par un emprunt sur 15 ans. Une solution moins chère et plus transparente. Et qui, surtout, offrira la garantie que jamais, cette partie du champ ne pourra plus être construite.

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