Le Bourgmestre a-t-il déjà tout abandonné?

Réunion d’information des Dames Blanches du 23 septembre 2021

Faut-il le dire, la présentation du projet « Dames Blanches » du 23 septembre dernier n’a pas convaincu. C’est « acté, signé » a reconnu Benoît Cerexhe. Et s’il en fallait une preuve supplémentaire, les bureaux des logements sociaux de Woluwe (En Bord de Soignes) ont déjà été avertis qu’ils auraient à gérer 120 logements sociaux supplémentaires en 2024. Aux yeux de la commune et de la Région, il n’y aurait donc plus de discussion. Pourtant, les questions posées par les riverains demeurent sans réponse.

Pour le trafic, comment fait-on ?

Concernant les problèmes essentiels de mobilité (nombre d’accès et trafic dans l’avenue des Dames blanches), la Secrétaire d’Etat au Logement Nawal Ben Hamou botte en touche en répétant, comme les fois précédentes, que des études seront faites et qu’on trouvera une solution. Ce projet de logement présenté comme à prendre ou à laisser ne tient même pas compte des études de mobilité à venir. Même chose pour la gestions de l’eau (inondations fréquentes). Remarquons que s’ajoute le problème du trafic de l’avenue d’Huart en fin de journée : une difficulté rappelée par le bourgmestre de Kraainem, sans plus de réponses de la Région ou de la Commune. On pourrait argumenter sur l’avenir des trottinettes et des vélos électriques, mais les chiffres disent le contraire: au 1er août 2021, le nombre de voitures en circulation a continué à augmenter pour passer, en un an, de 5,888 millions à 5,977 millions. Vous avez dit amateurisme?

Le bourgmestre a déjà rendu les armes

Lors de son intervention, Benoît Cerexhe s’est dédouané à plusieurs reprises en répétant qu’il n’était pas propriétaire du terrain et que le projet offre un bon équilibre. Il a précisé qu’un accord cadre a été voté à la commune cette semaine (la semaine du 23 septembre) et s’est engagé à défendre le projet. Bref, circulez, il n’y a plus rien à voir… Sur quoi pourrons-nous encore donner notre avis? Sur la couleur du mobilier urbain?

Selon le bourgmestre, dans ce projet magique, seule la balise de la Mixité qu’il défendait n’est pas conservée. A l’entendre, «90% des balises ont été respectées». Il oublie la règle des trois tiers (acquisitif, social et locatif privé) qui lui tenait tant à cœur dans ses discours d’avant juin 2021. Il oublie la mise à la poubelle du PPAS existant, pourtant plus équilibré. Il oublie l’avis des riverains (plutôt la politique du fait accompli) qu’il s’était pourtant engagé à soutenir. Le Bourgmestre avait toujours assuré qu’il ne supprimerait pas volontairement le PPAS et qu’il obligerait la Région à l’abroger, ce qui prendrait beaucoup de temps. Aujourd’hui, le langage est totalement inversé : « La Région peut décider ce qu’elle veut sans passer par la commune». Le simple fait de ne pas respecter le PPAS met pourtant la commune à la merci de poursuites judiciaires qui retarderaient le projet de plusieurs années.  

Projet approximatif

Pour régler le problèmes des inondations, les interlocuteurs évoquent l’usage de citernes. Et l’on apprend au terme de la réunion, que les maisons « rez plus 1 » pourraient en réalité être des « rez plus 2 ».  Et pas un mot sur la densité de population. Les logements prévoient-ils 1,2,3,4 chambres?

Achat du terrain dans 15 ans : l’arnaque du siècle

Qu’en est-il de la « promesse » de la commune de racheter le terrain (de 4,3 Ha) en 2037 (15 ans ! ?) et de ne jamais le construire?  L’accord ne prévoit en réalité qu’une option d’achat. Le bourgmestre assure : «Nous comptons bien, et tous les représentants s’engageront à reprendre le terrain». Mais quels sont ces « représentants » ? Ceux de la majorité actuelle ? Mais ces partis existeront-ils encore dans 15 ans, et si oui, seront-ils au pouvoir?  Et depuis quand les partis (quels qu’ils soient) sont-ils liés par des promesses? Surtout quand elles remontent à 15 ans.

La seule manière de garantir l’achat et la non-construction du terrain est de l’acquérir immédiatement grâce à un emprunt bancaire portant sur la même période que le «provisionnement» promis, mais dont la pérennité n’est nullement garantie. La commune gagnerait aussi de l’argent en payant le terrain moins cher, puisque la note sera bien plus élevée dans 15 ans. L’accord signé entre la commune et la région porte en lui-même la preuve du machiavélisme du projet: il y est clairement précisé que la commune peut décider de ne pas acheter le terrain. Et que dans ce cas, la SLRB pourra -après 6 mois- en prendre la totale propriété… pour y construire du logement, bien entendu.

Bref, au lendemain du 23 septembre, une seule chose est vraiment claire : dans l’esprit de la Région et de la commune, la réunion du 26 octobre à laquelle nous seront conviés à pour seul objectif de lancer le cahier des charges pour accélérer la délivrance du dépôt de permis pour la fin 2023. Et de plier l’affaire avant les prochaines élections.  Sommes-nous d’accord avec ce scénario ?

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